Crooked Fingers -
Forfeit/Fortune est d'ailleurs l'album le plus schizophrène et composite de Crooked Fingers mais aussi soniquement le plus riche. Cuivres, cordes et synthétiseurs, Bachmann et ses co-producteurs Mark Nevers et Alex McManus ne se sont pas économisés pour ce qui est d'ajouter des couches. Pour commencer What Never Comes offre un déroutant téléscopage entre le E-Street Band et le Heroes de Bowie complété par un choeur féminin auquel Bachmann confie le morceau suivant. Miranda Brown s'en sort haut la main sur Luisa's Bones même si on se croit brusquement atterri sur un album de Laura Veirs. Phony Revolutions prend l'allure d'un puzzle aléatoirement assemblé, Bachmann s'efforçant d'y imbriquer des pièces aussi différentes que du flamenco-rock, de la pop synthé et des pastilles de chanson chinoise (?). Le plus mystérieux, c'est que le résultat de cet improbable alliage est incroyablement catchy.
Let's Not Pretend (to Be New Men)
Cannibals est un morceau plus facilement lisible qui rappelle l'americana-pop de l'album précédent, Dignity and Shame, tandis que les nostalgiques de To The Races seront servis par la beauté sinistre de Let's Not Pretend (to Be New Men) et la simplicité folk de Run, Lieutenant, Run - du moins s'il l'on omet la dernière minute en forme de roucoulade gypsy. L'obsession latino de Bachmann se traduit d'ailleurs par une touche hispanisante sur à peu près tous les morceaux; No Me Los Des est le plus explicite en la matière avec ses paroles en espagnol et son côté Calexico en cure d'excentricité.
Crooked Fingers -
Plus étrange encore, Give And Be Taken livre une sorte de r'n'b ténébreuse soutenue par les choeurs robotiques de Miranda Brown et le chant syncopé de Bachmann. Les sceptiques pourront toujours se rabattre sur le fantastique duo pop 80's avec Neko Case (Your Control) qui clôt cet album joyeusement déconcertant.
[Chronique également publiée sur VoxPopMag]
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Acheter Forfeit/Fortune (2008, Constant Artists)
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