mardi 29 septembre 2009

Tom Russell - Blood and Candle Smoke

Les gars de Calexico ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils se mettent aux services des chansons des autres. Comme ils l'ont montré par le passé avec Neko Case, Jean-Louis Murat, Laura Cantrell... et aujourd'hui avec Tom Russell. Ah! Tom Russell, est-il besoin de le présenter? Oui, je le crois, ne serait-ce que brièvement : singer-songwriter basé au Texas qu'un critique qualifia d'"équivalent musical de Cormac McCarthy", repris par les meilleurs (Johnny Cash, Guy Clark, Jerry Jeff Walker, Doug Sahm...), auteur d'une impressionnante discographie, romancier et peintre à ses heures perdues.



East of Woodstock, West of Viet Nam, la chanson qui ouvre Blood and Candle Smoke, son 24ème (!) album, relate une expérience cruciale dans la vie de Russell, son passage au Nigeria à la fin des années 60 alors qu'à l'est les hippies fêtaient Woodstock et qu'à l'ouest la guerre du Viet Nam battait son plein. A l'époque le Nigeria est le théâtre d'une autre guerre, celle du Biafra, au milieu de laquelle Russell, jeune professeur, débarque un peu inconscient.

Tom Russell - Criminology (MP3)

Tout aussi autobiographique ("that's my story, I'm sticking to it"), Criminology déboule ainsi : "I had a gun pointed at my head on several occasions, yeah Nadine I was scared/something about a black man with a machine gun will make you wish you said your prayers/It was Nigeria, the year was 1969". S'en suit la description, sur un rythme chaloupé, d'une série de situations plus périlleuses les unes que les autres, que Russell aura pu sagement observer en diplomé de criminologie qu'il est.

Tom Russell - Mississippi River Runnin' Backwards (MP3)

Sur Mississippi River Runnin' Backwards, Russell utilise des images fortes pour conter une catastrophe naturelle qui frappa le sud des Etats-Unis en 1912 et c'est le fantôme de Katrina qui rôde dans cette description apocalyptique.

Musicalement, Joey Burns aux guitares et John Convertino à la batterie revitalisent le son de Russell, Gretchen Peters apporte sa touche féminine, et les trompettes de Jacob Valenzuela colorent l'ensemble d'une flamboyance inattendue.

Il y aurait tellement plus à dire sur les chansons, denses et passionnantes, de Blood and Candle Smoke, un de ces albums, rares, qui révèlent des beautés différentes à chaque écoute.

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dimanche 27 septembre 2009

TASCTY Mixtape #1 par David Fakenahm



Mieux vaut tard que jamais, nous inaugurons aujourd'hui la première mixtape jamais mise en ligne sur ce blog. Comble de la fainéantise, c'est un invité qui s'y colle! Mais pas n'importe lequel, un guest avec du goût - et accessoirement, du talent - , j'ai nommé David Fakenahm. David nous a concocté un mix à son image, éclectique et inspiré. Le bonhomme nous commente ses choix éclairés :

Télécharger la mixtape dans son intégralité en .zip.

HAYDEN « Home by Saturday »
Hayden sort un nouvel album ces jours-ci. Je le suis depuis son premier album. Il est très talentueux. « Home by Saturday » pourrait être une chute de « Harvest », non ?



THE ORIGINAL HARMONY RIDGE CREEK DIPPERS « Pacific Coast Rambler »
Une des plus belles chansons que je connaisse. J’ai découvert que Mark Olson s’était remis à la musique après son départ des Jayhawks dans un numéro de Mojo dont la couverture était consacrée à Eric Clapton ou Cream je ne sais plus. L’article le présentait dans sa maison perdue dans le désert du Joshua Tree, menant une vie très simple, très proche de son environnement, auprès de son épouse de l’époque, Victoria Williams, dont la santé était fragile. J’ai fantasmé cette histoire. Ce type est devenue mon idole pendant un long moment. Au même moment, le groupe dans lequel je jouais depuis plusieurs années s’arrêtait. On en avait tous assez. En ce qui me concerne, j’en avais assez de jouer de la batterie et j’étais frustré de jouer aussi mal de la guitare. Ce sont les deux premiers albums de OHRCD qui m’ont redonné l’envie de composer. Paradoxalement, car je regrettais aussi un manque de folie dans le groupe et finalement c’est le calme de l’acoustique home made qui me remettait en selle. J’ai toujours en tête cette envie de faire un album tout à fait lo-fi, « live at home ».

THE RED HOUSE PAINTERS « Summer Dress »
“Ocean Beach” est mon album préféré des Red House Painters avec le 1er. Le 1er, c’est sentimental, c’est la mémoire. « Ocean Beach » est mieux écrit, mieux arrangé, mieux joué. « Summer Dress » est un titre magnifique et je ne vais pas m’enliser dans une description qui ne sera jamais aussi efficace qu’une écoute attentive. « Red Carpet » est un autre titre important pour moi. Il m’a tellement frustré en s’arrêtant si tôt que j’ai appliqué la même recette à certains de mes titres : faire démarrer le morceau pour mieux le faire s’arrêter alors qu’on aimerait tellement en entendre davantage. Les 13 minutes de « Drop », morceau de clôture, finissent de me faire hérisser les poils des bras… « then you know how much I need you »

LOOSE FUR « You Were Wrong »
Dire que Jeff Tweedy est grand de nos jours, c’est à peu près aussi intéressant que de dire que les Beatles ont beaucoup influencé la pop. Ça ne rime plus à grand-chose. Ce titre porte vraiment sa patte et montre un bout de l’évolution alors en cours. Un pont un peu bruitiste annonce « A Ghost Is Born » un an plus tard. J’aime cette utilisation d’un side project qui retentit sur le projet « principal ».



SALIM NOURALLAH « The Apartment »
Salim Nourallah a tout pour lui. Fan inconditionnel des Beatles et de Georges Harrison en particulier. Une façon de chanter un peu mélancolique avec sa voix fragile. Et puis c’est un garçon d’une grande humilité. Pourtant, à l’écoute de « The Apartment », on se dit qu’il y aurait matière à faire le fier ! réussite totale dans la composition, la structure , les arrangements,… 10/10.

THE MOTHER HIPS « Colonized »
Une discographie quasi parfait pour ce groupe américain méconnu. Ils ont d’abord été assimilés à la scène Americana jusqu’à « Shoot Out » parce qu’ils étaient chez American Recordings, comme les Jayhawks entre autres. Mais c’était assez réducteur Les Mother Hips ratissent beaucoup plus large. Ils me font plus penser à Crazy Horse (ils ont intégralement repris « Everybody Knows This Is Nowhere » en concert et vendu leur prestation sur leur site). Nouvel album en octobre !



TEENAGE FANCLUB « Thaw Me »
Ah je donnerais cher pour faire partie de Teenage Fanclub… Un problème de timing (20 ans) et peut-être un peu de flemme aussi les ont empêché de conquérir le monde mais ça ne vient sûrement pas de la qualité de leurs compositions. J’ai un petit faible pour les chansons de Raymon Mc Ginlay en général. Sa voix sans doute mais aussi la construction de ses mélodies. Il y a toujours quelques tiroirs à ouvrir pour dérouler l’ensemble. Ici, on a une pop song de 2’16, parfaite, avec un pont lumineux, une mélodie imparable, un refrain magnifique. Je m’emballe mais j’aime profondément ce groupe. Le seul truc qui m’agace de leur part c’est cette lenteur avec laquelle ils sortent désormais leurs albums. Au passage, puisque la réédition est à la mode, il serait vraiment bienvenu que leurs albums soient réédités accompagnés de tous les inédits parus sur les maxis de l’époque. Ah les maxis CD pleins d’inédits des groupes Creation !

THE INTERNATIONAL TUSSLER SOCIETY « That Ol’ White Line »
Il y a un peu de Crosby, Stills & Nash dans les voix, non? Ou du Grateful Dead d’ « American Beauty » ? Cette chanson est légère et semble évidente. Motorpsycho est un groupe norvégien, un trio composé de grands garçons adeptes de rock bruyant et gentiment barré. Mais leurs influences sont très variées. Après avoir fait quelques clins d’œil appuyés à Sonic Youth et au rock indé (« Blissard », « Angels and Daemons At Play »), puis aux Beach Boys et à la Sunshine pop en général (« Let Them Eat Cake », « Phanaerothyme »), ils ont chaussé leurs bottes et leurs Stetson en compagnie de quelques autres grands gaillards. Un chalet reconverti en studio et dans la nuit du 3 au 20 février (ou quelque chose comme ça) ils ont enregistré un album de country rock. Et c’est très réussi. Ce qui me fascine toujours avec ce groupe c’est sa facilité à passer d’un genre à un autre sans perdre sa sincérité (ce sont des fans !) et sans que ça soit caricatural. Comme pour leurs autres albums, « the International Tussler Society » est passé tout à fait inaperçu en France et c’est bien dommage.

CROSBY, STILLS & NASH « Guineverre »
Un classique. J’ai hésité entre « Guineverre » et « Triad », un autre classique. Crosby a une voix incroyable sur ce titre.



THE OZARK MOUNTAIN DAREDEVILS « Mr Powell »
The Ozark Mountain Daredevils sont généralement étiquetés country rock 70s. Mais franchement, quand on écoute leurs albums, on entend distinctement tout un tas d’influences qui vont du bluegrass le plus rustique à la pop la plus sophistiquée. L’intro au clavecin de « Mr Powell » annonce un morceau lumineux bourré de cœurs, de flûte traversière etc. Peut-être le premier groupe Americana au sens où Wilco semble l’entendre : une musique assez traditionnelle qui ne se refuse aucun détour par des ambiances plus pop ou expériementales. Je ne serais pas étonné si on me disait que Jim James (My Morning Jacket) avait repéré les cœurs noyés dans la reverb sur des titres comme « Spaceship Orion ».

GENE CLARK « Echoes »
Un autre classique. Quand j’ai découvert cet album, je ne pouvais plus rien écouter d’autre. Comme avec Donovan ou Love. Plus récemment j’ai à nouveau connu ça avec Duncan Browne. Je suis un grand fan de pop. De la pop la plus légère et niaise à la pop la plus orchestrée et ambitieuse. La pop est toujours ambitieuse de toute façon car elle prétend rester dans la tête des gens qui l’écoutent.
C’est un format auquel je suis attaché. Sur « Here and Now », le titre « The Man Who Told Stories » dépasse largement ce cadre. Pendant un moment je me suis posé la question “N’y a-t-il pas un couplet en trop...?” J’ai finalement laissé tel quel et je ne le regrette pas du tout, mais ça m’a ouvert les yeux sur certaines contraintes que je m’étais fixées inconsciemment.



SLOWDIVE « Alison »
« Alison » va me permettre de parler de Warehouse pour finir. Ma culture musicale, c’est l’héritage familial chargé jusqu’au début des 90s et le début du « shoegazing ». J’ai alors commencé à acheter et écouter « mes » disques avec intensité (c’est-à-dire touche ‘repeat’ activée). De Ride à My Bloody Valentine, en passant par Lush ou les Pale Saints. « Souvlaki » (1993) dont est extrait « Alison » est un des albums les plus réussis du genre, sinon le plus réussi. J’ai toujours voulu faire ce genre de musique mais aucun des groupes dont j’ai fait partie ne s’y intéressait. C’est donc resté une envie insatisfaite jusqu’au jour où j’ai imaginé Warehouse. L’album sera majoritairement dans cet esprit avec quelques touches plus pop ou plus rock. Delay + reverb + larsen + voix éthérées + boites à rythme = Warehouse

Télécharger la mixtape dans son intégralité en .zip.

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David Fakenahm est l'auteur de Here and Now, un album encensé en ces pages et ailleurs aussi. Retrouvez-le sur MySpace. A visiter également, son side-project dont il nous parle plus haut, Warehouse.

Encore merci à lui pour avoir essuyé les plâtres de cette nouvelle rubrique!

jeudi 24 septembre 2009

Guy Clark - Somedays The Song Writes You



Le grand Guy Clark signe son retour avec Somedays The Song Writes You. N'étant pas familier de son travail après Better Days (qui remonte quand même à 1983), je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Et bien, malgré une voix qui aurait tendance à crouler sous le poids des ans, ce 13ème album offre de beaux moments. On retiendra notamment les 3 premiers morceaux, Somedays You Write The Song, The Guitar et Hemingway's Whiskey, qui abordent le processus d'écriture - et dans ce domaine Guy Clark sait de quoi il parle! Autre moments forts : la reprise de Townes Van Zandt, If I Needed You, Eamon, co-écrit avec Rodney Crowell et le morceau final Maybe I Can Paint Over That.

Guy Clark - The Guitar (MP3) (copyright infringement warning)



Acheter Somedays The Song Writes You (2009, Dualtone)

mardi 22 septembre 2009

King Wilkie - King Wilkie Presents: The Wilkie Family Singers



Considéré dès ses débuts comme l'un des string-bands les plus doués de sa génération, King Wilkie avait déjà commencé à marquer sa différence avec Low Country Suite, un deuxième album qui faisait bien des infidélités au bluegrass. Alors que l'on se disait que Reid Burgess, seul respacé du groupe originel, ne pouvait guère plus nous surprendre, le voilà débarquant avec un concept-album riche et ambitieux, King Wilkie Presents: The Wilkie Family Singers.


Beaufort Wilkie (guitare, piano, basse)

La "fictive et dysfonctionnelle" famille Wilkie se compose du patriarche Jude Russell Wilkie Sr., de son épouse Florence, de leurs 6 enfants Beaufort, Commodore, Peggy, Walt, J.R. et Rosemary, de Togo le chat, de Symbaline le perroquet, et de quelques cousins et amis. Chacun a son caractère propre (tout est détaillé ) et tient un instrument. Leurs chansons - qui font partie du programme thérapeutique mis au point par le Dr Art, le psy de la famille - s'attachent à chroniquer leurs pensées et anecdotes plus qu'à tisser une histoire linéaire sur la longueur du disque.


Commodore Wilkie (violon, mandoline, clarinette)

Robyn Hitchcock, Peter Rowan, David Bromberg, John McEuen (Nitty Gritty Dirt Band), Samantha Parton (Be Good Tanyas), Abigail Washburn... tous viennent prêter main forte pour donner vie à cette curieuse communauté et se plier aux désirs du grand expérimentateur en chef Reid Burgess et du co-producteur/auteur Steve Lewis. Pop, country, folk ou blues, la famille Wilkie a les idées larges et l'on plonge avec délectation dans ce maëlstrom d'influences et d'inventions.



Goodbye Rose et Dr. Art, par exemple, sont de purs hommages aux Beatles (leur Sergent's Pepper Lonely Heart Club Band étant clairement la matrice du projet de la Wilkie Family) bâtis sur des pianos sautillants et des cuivres chaloupés. Autres pépites, Videotape et Symbaline sont des étapes vaporeuses et délicates, comme suspendues par la beauté d'harmonies vocales incroyablement légères.


Nadia (french horn, guitar)

Sweet Dream
distille son charme pop fifties avec la même aisance, tandis que Peter Rowan himself prend le micro sur le plaintif et magnifique Railroad Town. Puis, quand sur Orange Creme Houses s'unissent le chant résigné de Burgess, un piano mélancolique et un sublime crescendo de cuivres, on atteint certainement le sommet du disque.

King Wilkie - Hey Old Man (MP3)

Encadrés par le dyptique espiègle Moon and Sun/Sun and Moon, ces chansons dessinent un portrait de famille généreux et imaginatif, et accessoirement un chef d'oeuvre pop/americana inattendu.

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Acheter King Wilkie Presents: The Wilkie Family Singers (2009, Casa Nueva)

[dessins de Lila Freeman]

mercredi 9 septembre 2009

Owen Temple - Dollars and Dimes

Dollars and Dimes est un concept-album sur l'Amérique des laissés pour compte, chaque chanson prenant place dans une région différente des Etats-Unis. L'auteur de ce projet ambitieux est Owen Temple, un songwriter dans la tradition de Townes Van Zandt qui comptait jusque là 4 albums à son compteur.



On navigue du Middle West et sa déprime industrielle (Broken Heart Land) aux villes minières des montagnes rocheuses (Black Diamond), de St-Louis, théâtre d'un drame passionnel (City of King) à Memphis, pour les confessions d'une strip-teaseuse (Memphis). Quant au morceau-titre, c'est à la fois un hommage poignant aux migrants de tous poils et un remarquable condensé de l'esprit humaniste qui anime le country-rock posé d'Owen Temple.

Owen Temple - City of King (MP3)
Owen Temple - Dollars and Dimes (MP3)

Owen Temple offre gratuitement Dollars and Dimes en téléchargement dans tous les formats possibles et imaginables du MP3 au FLAC.


Télécharger Dollars and Dimes (2009, El Paisano Records)

lundi 7 septembre 2009

Exebelle & The Rusted Cavalcade



Sur la foi de 2 EPs seulement, je suis prêt à parier un bel avenir à Exebelle & The Rusted Cavalcade, jeune formation en provenance de Richmond, Virginie. En l'espace de 9 morceaux au total, le groupe impressionne : de la country débonnaire de I Won't Love You To Death (But I'll Love You To The Door) au bluegrass débraillé de Flood Walls, en passant par le folk-rock mélancolique de Tomorrow, I'm A Ghost et la balade à la Decemberists Lonesome Canyon, le groupe milite efficacement pour la diversité dans l'indie-americana. Il faut dire qu'avec pas moins de 3 chanteurs et songwriters en son sein, Exebelle & The Rusted Cavalcade a de quoi offrir. Aux dernières nouvelles le groupe se serait mis dans la tête de réaliser un EP par saison. Vivement l'automne!

Exebelle & The Rusted Cavalcade - Lonesome Canyon (MP3)


Acheter The Antipoison Creek Sessions (mars 2009)


Acheter C.A.F. (juillet 2009)

vendredi 4 septembre 2009

Trainwreck Riders - The Perch



Puissant quartet en provenance de San Francisco, les Trainwreck Riders frappent un grand coup avec The Perch, leur 3ème album et premier à m'être parvenu aux oreilles. Andrew Kerwin (lead guitar), Steve Kerwin (drums), Morgan Stickrod (bass) et Pete Fraudenfelder (lead singer, guitar) adjoignent à leur formule punk-rock toute une panoplie d'instruments traditionnels (accordéon, fiddle, dobro, lap-steel...), ceci contribuant à les classer sous le label cowpunk. Comme Green on Red, Rank & File ou les Meat Puppets en leur temps, les Trainwreck Riders affichent sans complexe leur respect pour la country, même si c'est par touches subtiles et clins d'oeil référentiels plutôt qu'en empoignant le genre à bras le corps.

Exécutées sur un rythme frénétique, ces chansons communiquent à la fois l'urgence et le détachement, sans doute grâce au chant comme toujours un peu en décalage de Fraudenfelder. Des guitares aux saveurs college-rock, une batterie impétueuse, un accordéon invitant à la transe... difficile en effet de rester impassible face à Safety Of A Back, Weight of The Day (petite leçon de classe à tous les indie-rockers du monde) et Don't You Know (du Band of Horses racé).

Le génial Chug Along adopte un ton à l'opposé, comme en suspension et au ralenti, et atteint des sommets de nonchalance folk. Ce n'est que pour mieux repartir en trombe sur les fringants Lucia, Tomorrow's Gonna Change It All, Three To The Clouds etc etc.

Ces adorateurs des Meats Puppets et de Dinosaur Jr font décidément honneurs à leurs idoles. Cowpunk's not dead!

Trainwreck Riders - Safety Of A Back (MP3)
Trainwreck Riders - Chug Along (MP3)

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Acheter The Perch (2009, Alive)

mercredi 2 septembre 2009

Deer Tick - Born On Flag Day



Avançant sous le curieux nom de scène de Deer Tick, John McCauley livre avec Born On Flag Day un brillant deuxième album. Doté d'un charisme vocal à faire pâlir de jalousie toute la concurrence, le natif de Providence arrange à sa sauce un roots-rock tour à tour débraillé, lyrique et dépouillé. L'énorme Easy, morceau d'ouverture en forme de course échevelée, domine de la tête et des épaules le reste de la track-list pourtant pas avare en moments forts.

Deer Tick - Easy (MP3)
Deer Tick - Houston Tx (MP3)

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Acheter Born On Flag Day (2009, Partisan Records)