jeudi 16 septembre 2010

The End

C'est non sans une pointe d'émotion que je vous annonce la fin des activités de ce blog.



Avant de tirer le rideau, There's Always Someone Cooler Than You tient à remercier ses lecteurs et commentateurs, ses confrères blogueurs, les labels qui acceptèrent de jouer le jeu, et bien sûr et surtout les ARTISTES sans le talent desquels ce blog n'aurait jamais existé.

Salut à tous!

dimanche 12 septembre 2010

The Head And The Heart - The Head And The Heart

Seattle a frappé une fois de plus en nous offrant un nouveau groupe de premier plan. Certes, The Head And The Heart ne fait pas encore la une des webzines influents mais les qualités de leur premier album autoproduit ne devraient pas tarder à attirer l’attention des labels.


En attendant, jetons notre dévolu sur ce concentré d’indie-folk foutraque, à base de piano sautillant et d’harmonies, de battements de pied et d’enthousiasme communicatif. Le groupe, qui se situe lui-même entre les Beatles et Crosby, Stills & Nash, tire profit à plein de ses deux forces vocales, Josiah Johnson et Jon Russell, qui se répartissent les morceaux ou s’y répondent à l’intérieur, aidés par intermittence par Charity Thielen (qui tient aussi le violon). Un rôle important est attribué à Kenny Hensley qui, derrière son piano, assure la charpente de tous les morceaux.

The Head And The Heart - Coeur d'Alène (MP3)

Epaulé à la rythmique par Tyler Williams (batterie) et Chris Zasche (basse), le groupe se lance dans Cats And Dogs puis Coeur d’Alène, qui se confondent plus qu’ils ne s’enchaînent. C’est déjà un petit aperçu de ce que nous réserve la suite : cette capacité à organiser les choses dans un apparent bordel, ce goût des crescendos et des changements de rythmes. Autant de qualités que le groupe use (Ghosts, Lost In My Mind, Honey Come Home) sans en abuser, comme en témoigne Down In The Valley, mélopée americana simple et directe.

The Head And The HeartDown In The Valley (MP3)

De la même manière, Winter Song vise juste en mettant à nu les voix des 3 chanteurs tandis que Sounds Like Hallelujah offre un dernier moment d’euphorie et de béatitude, le parachèvement idéal d’un album très attachant.

[MySpace]


Acheter The Head And The Heart (2010)

jeudi 9 septembre 2010

Elizabeth Cook - Welder

Elle en avait impressionné plus d’un avec Balls (2007) pour son humour, sa spontanéité et son amour de la classic-country. C’est armée des mêmes atouts qu’Elizabeth Cook nous revient cette année avec Welder, son 5ème album. Ayant à peine dévié de la voie tracée par ses figures tutélaires que sont Dolly Parton et Loretta Lynn, Cook continue de marier, de sa voix haut perchée, légèreté, impertinence et émotion.


Sur El Camino, c’est par un phrasé simili rap qu’elle rentre dans les détails d’un flirt très mal engagé avec un amateur de tuning ("I told him your car is CREEPY man/And not in a gangsta kinda way/But in a PERV kinda way") : hilarant ET catchy en diable. Suffisamment explicite pour qu’on n’en rajoute pas, Yes To Booty (“Come on say no to beer and say yes to booty/ We’ll make it a party instead of marital duty”) est une variation enjouée sur le thème du Don't Come Home A' Drinkin' (With Lovin' on Your Mind) de Loretta Lynn. Peut-être plus flatteur pour ses talents de songwriting, l’excellent Rock N Roll Man est une caricature affectueuse dédiée à son guitariste de mari, Tim Carroll.

Elizabeth Cook - Snake In The Bed (MP3)

Si le honky-tonk Snake In The Bed fournit une preuve supplémentaire que la chanteuse ne se prend pas au sérieux, elle n’en sait pas moins faire vibrer la corde sensible. Ainsi les très personnels Heroin Addict Sister et Mama’s Funeral arrivent à créer l’équilibre parfait entre confession et pudeur pour un résultat juste et poignant. Girlfriend Tonight est une ballade countrypolitan à la Tammy Wynette tandis que les deux titres signés Tim Carroll, Follow You Like Smoke et I’m Beginning To Forget, se distinguent par leur tonalité folk-rock mélancolique.

Elizabeth Cook - Heroin Addict Sister (MP3)

S’il fallait finir de vous convaincre, sachez que Welder est produit par Don Was (Kris Kristofferson, Bob Dylan) et qu’il compte les apparitions des éminents Buddy Miller, Rodney Crowell et Dwight Yoakam qui duettise sur le superbe I’ll Never Know.

[Site]
[MySpace]


Acheter Welder (2010, 31 Tigers)

mercredi 8 septembre 2010

[Agenda] Eldorado Music Festival #2



Vendredi 10 septembre : Josh Ritter + Timber Timbre

Samedi 10 septembre : Isobel Campbell & Mark Lanegan + Damien Jurado + Willy Mason

Mardi 14 septembre : Phosphorescent + Deer Tick

Jack Wilson - Jack Wilson


Le nom de Jack Wilson est associé à de nombreux artistes de la scène de Seattle défendus en ces pages comme Sera Cahoone, The Maldives ou The Moondoggies. C’est déjà une bonne raison pour s’intéresser au bonhomme mais heureusement pas la seule. Originaire d’Austin, Wilson a grandit à deux pas du domicile de Townes Van Zandt avant de rejoindre Seattle en 2006. Un an plus tard, il forme avec des musiciens du cru les Wife Stealers qui l’assistent sur son premier album, America’s National Entertainment (2008).

On le découvre aujourd’hui avec un album éponyme de 11 titres lancé sur les chapeaux de roue par une belle valse constellée de cuivres baptisée Valhalla. Tout en délicatesse, I’ll Do The Same avance à pas feutrés entre cordes et pedal-steel. The Cure est un country-rock endiablé richement orchestré qui n’est pas sans rappeller Band of Horses. Dans le même esprit, Paying For Misery (Thanks To You) et The Watchers tirent également avantage des qualités d’un groupe très affuté.

Jack Wilson - The Cure (MP3)

Ailleurs, comme sur Fell Inside, le chant se fait plus lent, plus plaintif tandis que les intimistes Red Feather, Clean et Dogwood Days font le grand écart transatlantique entre Nick Drake et Townes Van Zandt. Enfin, l’ambitieux Black Hills Fiction nous plonge dans une tranche d’histoire américaine en 3 parties, entre Indiens, chercheurs d’or et cavalerie. Un moment de pure americana comme The Band savait en créer. En bref, de quoi faire de Jack Wilson un nom à retenir dans la foisonnante scène folk-rock de Seattle.

Jack Wilson - Dogwood Days (MP3)

[MySpace]


Acheter Jack Wilson (2010, Carriage House)

Alejandro Escovedo - Street Songs Of Love

Alejandro Escovedo poursuit sa collaboration avec Chuck Prophet à l’écriture et Tony Visconti à la production. Comme Real Animal (2007), Street Songs Of Love est un album très rock, encore plus rock même.



On aurait pas pu rêver d’entrée plus fracassante qu’Anchor ("I’m in love with love, and it broke me in two"), qui annonce bien le programme : grosses guitares, choeurs soul et envie d’en découdre. Des chansons d’amour, comme le titre l’indique, balancées avec rage et élégance par un type approchant la soixantaine et ayant frôlé la mort de près il y a quelques années de cela.



Les combatifs Silver Cloud ("I’m a fool for your love") et The Bed Is Getting Crowded ("This ain’t love!") se succèdent avant que l’on ait droit au premier mid-tempo, Down In The Bowery, formidable duo avec Ian Hunter. A peine le temps de remonter le volume à fond avec Tender Heart, qu’une ballade élégiaque vient nous prendre au dépourvu, After The Meteor Showers.



On tombe ensuite dans la moiteur du bluesy Tula, qui nous oblige à citer le nom des choristes Karla Manzur et Nakia Reynoso carrément envoûtantes et qui colorent tout l’album de leurs prodigieuses capacités vocales. Fan proclamé, Bruce Springsteen fait même une apparition sur Faith, à la fin d’un disque plein de force et de vitalité.

[MySpace]
[Site officiel]


Acheter Street Songs of Love (2010, Universal Jazz)