vendredi 27 novembre 2009

Derek Hoke - Goodbye Rock N Roll

Goodbye Rock N Roll ?? N'en croyez-pas un mot, le premier album de Derek Hoke est tout sauf un adieu au rock n roll. Bien au contraire, c'est un retour aux sources du genre, à une époque où Buddy Holly squattait les charts et marier rock et honky-tonk allait de soi.



Sorti chez Electric Western Records, un nouveau label de Nashville plein de promesses, Goodbye Rock N Roll est produit par Dexter Green et bénéficie entre autres des talents du prodigieux Chris Scruggs (steel guitar) et de la charmante Rebecca Lynn Howard (choeurs).


Derek Hoke- Where'd You Sleep Last Night? from derek hoke on Vimeo.


Pour ce qui est des chansons, et bien, la qualité est présente de bout en bout. Qu'il croone ou qu'il swingue, Hoke fait preuve d'une aisance et d'une maîtrise dans ses performances assez bluffantes. Les amateurs de classic-country et de rockabilly devraient amplement y trouver leur compte mais ceux plus sensibles à l'alternative-country ne seront pas en reste car quelques titres adoptent une tonalité plus moderne. Quant à Hoke, s'il ne devient pas bientôt une valeur sûre de l'americana, alors vraiment je n'y connais rien.

Goodbye Rock N Roll



Rain Rain Rain


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mercredi 25 novembre 2009

Matt Butcher - Me And My Friends



Orlando est plus connu pour son Disneyworld que pour sa scène musicale mais avec l'émergence d'un talent comme celui de Matt Butcher, les choses pourraient bien changer. Disciple de George Jones et de Gram Parsons, le jeune homme distille son spleen à travers un folk-rock teinté de country, de blues et de soul. L'émotion pointe dès les premières notes de Me And My Friends et ne vous lâche pas une seconde, sans doute grâce à une facilité mélodique épatante et à une instrumentation riche et variée (pedal-steel, piano, cuivres). Sorti il y a un an dans une certaine indifférence (même pour un album autoproduit), Me And My Friends mérite une seconde chance.

Matt Butcher - Giving My Sadness A Name (MP3)
Matt Butcher - Me And My Friends (MP3)

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lundi 23 novembre 2009

TASCTY Mixtape #2 - Songs for Hank

Sans raison particulière, juste pour le plaisir, un petit hommage à Hank Williams à travers les chansons qu'il a inspiré à quelques uns de ses disciples... Enjoy!



>>>>Téléchargez la mixtape en .ZIP<<<<


John Beland - A Song For Hank Williams (Intro Lovesick Blues)
Beland est l'auteur de John Edward Beland, l'un des trésors cachés du country-soft-rock des années 70 où il rend cet hommage appuyé au grand Hank.

Jerry Jeff Walker - I Feel Like Hank Williams Tonight
I play jazz when I am confused
I play country whenever I lose
But Bird's saxophone
Just won't sound right
I feel like Hank Williams tonight

Robin and Linda Williams - Rolling And Rambling (The Death Of Hank Williams)
Rien à voir avec Robin Williams le comédien, aucun lien de parenté avec Hank, ce couple habitué de l'émission radio A Prairie Home Companion avait confié ce titre à Emmylou Harris pour Brand New Dance (1990) avant de le reprendre sur leur Devil Of A Dream.

Robert Earl Keen - The Great Hank
Hank Williams en travesti dans un bar de Philadelphie... c'est le pitch incroyable de ce morceau du great Robert Earl Keen.

Mick Harvey - Hank Williams Said It Best
Hank Williams said it best
He said it a long time ago
"Unless you have made no mistakes in your life
Be careful of stones that you throw"

Dave Alvin - Long White Cadillac
Entre la version de ses Blasters et la reprise qu'en fit Dwight Yoakam, Dave Alvin trouva le temps d'enregistrer cette ode à Hank Williams sur son album solo Romeo's Escape (1987).

Tim Hardin - Tribute To Hank Williams
Goodbye, Hank Williams my friend
I didn't know you, but I've been the places you've been

Kris Kristofferson - If You Don't Like Hank Williams
I dig Bobby Dylan and I dig Johnny Cash
And I think Waylon Jennings is a table thumpin' smash
Hearin' Joni Mitchell feels as good as smokin' grass
If you don't like Hank Williams honey you can kiss my ass

David Allan Coe - The Ride
Grand spécialiste du name-dropping, DAC décrit la rencontre entre un apprenti country singer et le fantôme de Hank Williams.

Waylon Jennings - Are You Sure Hank Done It This Way
Classique.

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Encore en écoute et téléchargement pour quelques jours, la mixtape de David Fakenahm.

[Dessin ©Michael Cho]

dimanche 22 novembre 2009

Miranda Lambert - Revolution

Dans le paysage pour le moins moribond de la country mainstream, l'annonce d'un nouvel album de Miranda Lambert est forcément une bonne nouvelle. Celle qui s'est fait une réputation pour ses textes vengeurs et son attitude de "nana-qui-en-a" avait cueilli la critique par surprise avec l'excellent Crazy Ex-Girlfriend, peut-être le meilleur album sorti des majors de Nashville cette décennie.



Si bien qu'on ne lui en veut presque pas de nous revenir avec un 3ème album quand même un peu en deçà, le crânement nommé Revolution. Passé un White Liar plutôt correct, le disque prend son envol avec Only Prettier, un morceau mordant et enlevé qui aurait mérité de sortir en single. La tracklist défile et l'on se rend à l'évidence : pas grand-chose de country à se mettre sous la dent. Comment décrire Maintain The Pain? Entre arena et hard-rock, la chanson arrive à faire son petit effet, surtout parce qu'on y retrouve une Lambert maniant aussi bien la langue de vipère que les armes à feu ("I put a bullet in my radio/Something just hit me funny, I don't know"). Rayon artillerie, le Time To Get A Gun de Fred Eaglesmith semble avoir été écrit pour elle, tandis que Sin For A Sin complète le portrait habituel de jeune femme agressive qu'elle aime brosser d'elle-même. 2 autres reprises bien choisies sont à signaler : Somewhere Trouble Don't Go de Julie Miller et surtout le That's The Way The World Goes 'Round de John Prine joliment revisité en déchaînement cowpunk.


Découvrez la playlist Miranda Lambert - Revolution avec Miranda Lambert

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si les deux producteurs, Frank Liddell et Mike Wrucke, n'avaient lesté ces chansons d'arrangements lourdauds, de guitares voulant faire alternative alors qu'elles font moches, et d'autres ornements soniques du plus mauvais effet. Hélas, trois fois hélas, tout n'est pas aussi fluide, juste et gracieux que sur Airstream Song, Me And Your Cigarettes ou Virginia Bluebell, 3 des plus moments que l'on retiendra de cet album attachant mais un peu gâché.

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vendredi 20 novembre 2009

Warehouse



Quelques mois déjà que David Fakenahm nous en parle sur son blog, le moment est venu pour son side-project Warehouse de voir le jour. S'il a voulut en faire un "contrepied complet" au magnifique Here and Now, on n'est pas pour autant en territoire inconnu. On retrouve sa voix inimitable, sa patte mélodique et son goût pour les arrangements fins et ouvragés.

Everyone Knows It's Time To Tell A Lie


Seulement cette fois-ci, David a voulu libérer le shoegazer qui sommeille en lui. En résultent guitares plus ou moins bruitistes, boîtes à rythmes, boucles électroniques et autres bidouillages savants dus notamment au programmateur en chef Pumuckl. Passé le prélude expérimental Reverse, la première partie de l'album offre les passages les plus pop/rock et accessibles. Le tendu Behind illustre d'emblée le foisonnement instrumental, la voix de Fakenahm doublée par celle de Nine évoluant sur un entrelacs de guitare sèche, riffs agressifs et rythmique electro. Everyone Knows It's Time To Tell A Lie adopte un ton jangle-rock à la REM pour un des moments les plus catchy de l'album. Outre le très agité Every Single Time, on remarque aussi la présence de deux titres issus des EP Short Stories, Supernatural People et Ain't Got No Time, ici avantageusement remaniés.

Butterfly


La fin du disque réserve des moments plus calmes mais pas moins inspirés, à commencer par le sublime Butterfly, rêverie sombre et mystérieuse à classer parmi les plus belles réussites de son auteur. Smile enfonce le clou dans le côté étrange voire carrément inquiétant avant que le lent et fascinant Medicine, tout en guitares et choeurs hantés, ne vienne superbement conclure l'album.

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Acheter Warehouse (2009) via Amazon ou directement auprès de David Fakenahm

mercredi 18 novembre 2009

Caroline Herring - Golden Apples of the Sun

Indifférente à la vogue des chanteuses folk poseuses et pseudo-hippies, Caroline Herring continue son bonhomme de chemin sur lequel elle a déjà semé quelques perles - au premier rang desquelles le sublime Lantana de l'année dernière.



Accompagné d'un nouveau producteur (David Goodrich), Herring a enregistré son nouvel album au studio de Signature Sounds dans le Connecticut, loin de son camp de base d'Austin au Texas. Golden Apples of the Sun se distingue donc par une nouvelle approche, plus dépouillée et moins country que sur Lantana. Autre différence : la moitié des 12 titres sont des reprises. Réinvention est son maitre-mot dès qu'elle empoigne le Cactus Tree de Joni Mitchell, les standards que son Long Black Veil et See See Rider ou, plus étonnant encore, le True Colours de Cindy Lauper.

Caroline Herring - True Colors (MP3)

Sur ses originaux, Herring sait se faire toujours inspirante, qu'elle nous parle du peintre Walter Anderson (Tales of the Islander) ou de sa grand-mère (Abuelita), qu'elle évoque la Divine Comédie (The Great Unknown) ou cite Pablo Neruda (The Wild Rose). Sa voix pure et son phrasé délicat sont sa meilleure arme pour nous toucher et elle y parvient plus d'une fois sur ce brillant Golden Apples of the Sun.

Caroline Herring - Tales of the Islander (MP3)
Caroline Herring - The Great Unknown (MP3)

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Acheter Golden Apples of the Sun (2009, Signature Sounds)

lundi 16 novembre 2009

Corb Lund - Losin' Lately Gambler

Corb Lund a déjà une assez longue carrière derrière lui mais c'est la première fois qu'un de ses albums sort officiellement aux Etats-Unis. Et pourtant ce chanteur country canadien a de quoi en remontrer à ses homologues américains, question qualité, authenticité et inspiration.



Issu d'une longue lignée de ranchers, Corb Lund a du sang de cowboy dans ses veines et la culture western a toujours tenu une place importante dans ses disques. Son nouvel album Losin' Lately Gambler s'ouvre ainsi sur Horse Doctor, Come Quick, un country-blues chroniquant une urgence au chevet d'un cheval tiré de sa propre expérience puisque le père de Corb est lui-même vétérinaire. Sur le même thème, Talkin' Veterinarian Blues entre, avec une bonne dose d'humour, dans les détails d'une auscultation.

Corb Lund - Horse Doctor, Come Quick (MP3)

En bon retraité du circuit rodeo qu'il est, Lund aborde sur Steer Rider's Blues les affres du métier de bull-rider. Peut-être inspiré par l'histoire d'un arrière-grand-père joueur professionnel, le country-rock A Game In Town Like This (video) commente la malchance d'un homme au poker. Puis c'est dans la grande tradition des ballades cowboy que s'incrit Lund avec un Devil's Best Dress au parfum chicano, hommage à peine voilé à Marty Robbins.

Corb Lund - This Is My Prairie (MP3)

Au-delà de ce folklore au goût authentique parfaitement maîtrisé, Lund traite aussi à sa manière de thèmes plus actuels comme celui des fermiers chassés de leurs terres d'Alberta par les exploitants pétroliers. C'est le poignant This Is My Prairie, preuve que Corb Lund sait aussi bien émouvoir que distraire; finalement le propre des grands chanteurs country... Américains ou pas.

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Acheter Losin' Lately Gambler (2009, New West Records)

dimanche 15 novembre 2009

Earl Pickens and Family - The Joshua Tree



Il paraît que U2 ressort un album ces jours-ci. Je dois avouer mon ignorance sur tout ce qui touche à la bande à Bono, et je dirais même plus mes aprioris fortement négatifs à son égard. Si je vous en parle, c'est parce que je suis tombé sur un groupe bluegrass plutôt sympa qui s'est mis en tête de reprendre l'album The Joshua Tree dans son intégralité. Earl Pickens and Family, eux, sont probablement fans des Irlandais mais leurs versions des tubes With Or Without You, I Still Haven't What I'm Looking For, ou Sweetest Thing sont loin d'être des décalques appliqués. Un vent de fraîcheur roots balaie ces rengaines; miracle, on oublie qu'on est en train d'écouter des chansons de U2. Et au final, Earl Pickens and Family réalisent un album plus personnel qu'il en a l'air.



Le groupe offre 2 exemplaires de l'album aux plus rapides d'entre vous. Il vous suffit d'écrire à l'adresse coolerthanu[at]free[point]fr en inscrivant le mot EARL dans le sujet du message.

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Acheter The Joshua Tree (2009)

jeudi 12 novembre 2009

Chuck Prophet - ¡Let Freedom Ring!



Non content d'avoir co-signé l'un des meilleurs albums rock de 2008 (Real Animal d'Alejandro Escovedo), Chuck Prophet ajoute une nouvelle pierre à sa précieuse carrière solo avec le tonitruant ¡Let Freedom Ring!. Enregistré à Mexico dans des conditions rocambolesques (séisme + épidémie de grippe A), le nouveau bébé de l'ex-Green on Red est un savant condensé de rock'n'roll, de soul et de country-blues. Entre guitares affutées, choeurs féminins et piano sautillant, Prophet arrive à placer quelque-uns de ses meilleurs textes, à la fois intimes et lucides sur une Amérique sortant de 8 ans de bushisme. Au final, un album plein de style et de saveur.

Chuck Prophet - American Man (MP3)
Chuck Prophet - What Can A Mother Do (MP3)

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Acheter ¡Let Freedom Ring! (2009, Yep Roc)

mercredi 11 novembre 2009

Ronnie Fauss - I Can't Make You Happy



En attendant le second volume de Songs For The Old Frontier (je vous parlais du volume 1 ici), Ronnie Fauss vient de sortir un mini-EP de 3 chansons disponible uniquement en téléchargement. I Can't Make You Happy reprend les ingrédients qui ont fait la réussite de Songs For The Old Frontier Vol. 1. On débute sur le morceau-titre, une complainte minimaliste mais terriblement poignante, avant de changer radicalement de ton sur l'enjoué et ironique One Eye Open. On se quitte, déjà, sur Another Song, un exercice d'auto-dénigrement que Fauss conclut par un cinglant "I'm singing another song that you will never hear". Il ne vous reste plus qu'à le faire mentir...



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Acheter I Can't Make You Happy (2009) -- iTunes  -- Amazon MP3 -- eMusic