C'est non sans une pointe d'émotion que je vous annonce la fin des activités de ce blog.
Avant de tirer le rideau, There's Always Someone Cooler Than You tient à remercier ses lecteurs et commentateurs, ses confrères blogueurs, les labels qui acceptèrent de jouer le jeu, et bien sûr et surtout les ARTISTES sans le talent desquels ce blog n'aurait jamais existé.
Seattle a frappé une fois de plus en nous offrant un nouveau groupe de premier plan. Certes, The Head And The Heart ne fait pas encore la une des webzines influents mais les qualités de leur premier album autoproduit ne devraient pas tarder à attirer l’attention des labels.
En attendant, jetons notre dévolu sur ce concentré d’indie-folk foutraque, à base de piano sautillant et d’harmonies, de battements de pied et d’enthousiasme communicatif. Le groupe, qui se situe lui-même entre les Beatles et Crosby, Stills & Nash, tire profit à plein de ses deux forces vocales, Josiah Johnson et Jon Russell, qui se répartissent les morceaux ou s’y répondent à l’intérieur, aidés par intermittence par Charity Thielen (qui tient aussi le violon). Un rôle important est attribué à Kenny Hensley qui, derrière son piano, assure la charpente de tous les morceaux.
Epaulé à la rythmique par Tyler Williams (batterie) et Chris Zasche (basse), le groupe se lance dans Cats And Dogs puis Coeur d’Alène, qui se confondent plus qu’ils ne s’enchaînent. C’est déjà un petit aperçu de ce que nous réserve la suite : cette capacité à organiser les choses dans un apparent bordel, ce goût des crescendos et des changements de rythmes. Autant de qualités que le groupe use (Ghosts, Lost In My Mind, Honey Come Home) sans en abuser, comme en témoigne Down In The Valley, mélopée americana simple et directe.
De la même manière, Winter Song vise juste en mettant à nu les voix des 3 chanteurs tandis que Sounds Like Hallelujah offre un dernier moment d’euphorie et de béatitude, le parachèvement idéal d’un album très attachant.
Elle en avait impressionné plus d’un avec Balls (2007) pour son humour, sa spontanéité et son amour de la classic-country. C’est armée des mêmes atouts qu’Elizabeth Cook nous revient cette année avec Welder, son 5ème album. Ayant à peine dévié de la voie tracée par ses figures tutélaires que sont Dolly Parton et Loretta Lynn, Cook continue de marier, de sa voix haut perchée, légèreté, impertinence et émotion.
Sur El Camino, c’est par un phrasé simili rap qu’elle rentre dans les détails d’un flirt très mal engagé avec un amateur de tuning ("I told him your car is CREEPY man/And not in a gangsta kinda way/But in a PERV kinda way") : hilarant ET catchy en diable. Suffisamment explicite pour qu’on n’en rajoute pas, Yes To Booty (“Come on say no to beer and say yes to booty/ We’ll make it a party instead of marital duty”) est une variation enjouée sur le thème du Don't Come Home A' Drinkin' (With Lovin' on Your Mind) de Loretta Lynn. Peut-être plus flatteur pour ses talents de songwriting, l’excellent Rock N Roll Man est une caricature affectueuse dédiée à son guitariste de mari, Tim Carroll.
Si le honky-tonk Snake In The Bed fournit une preuve supplémentaire que la chanteuse ne se prend pas au sérieux, elle n’en sait pas moins faire vibrer la corde sensible. Ainsi les très personnels Heroin Addict Sister et Mama’s Funeral arrivent à créer l’équilibre parfait entre confession et pudeur pour un résultat juste et poignant. Girlfriend Tonight est une ballade countrypolitan à la Tammy Wynette tandis que les deux titres signés Tim Carroll, Follow You Like Smoke et I’m Beginning To Forget, se distinguent par leur tonalité folk-rock mélancolique.
S’il fallait finir de vous convaincre, sachez que Welder est produit par Don Was (Kris Kristofferson, Bob Dylan) et qu’il compte les apparitions des éminents Buddy Miller, Rodney Crowell et Dwight Yoakam qui duettise sur le superbe I’ll Never Know.
Le nom de Jack Wilson est associé à de nombreux artistes de la scène de Seattle défendus en ces pages comme Sera Cahoone, The Maldives ou The Moondoggies. C’est déjà une bonne raison pour s’intéresser au bonhomme mais heureusement pas la seule. Originaire d’Austin, Wilson a grandit à deux pas du domicile de Townes Van Zandt avant de rejoindre Seattle en 2006. Un an plus tard, il forme avec des musiciens du cru les Wife Stealers qui l’assistent sur son premier album, America’s National Entertainment (2008).
On le découvre aujourd’hui avec un album éponyme de 11 titres lancé sur les chapeaux de roue par une belle valse constellée de cuivres baptisée Valhalla. Tout en délicatesse, I’ll Do The Same avance à pas feutrés entre cordes et pedal-steel. The Cure est un country-rock endiablé richement orchestré qui n’est pas sans rappeller Band of Horses. Dans le même esprit, Paying For Misery (Thanks To You) et The Watchers tirent également avantage des qualités d’un groupe très affuté.
Ailleurs, comme sur Fell Inside, le chant se fait plus lent, plus plaintif tandis que les intimistes Red Feather, Clean et Dogwood Days font le grand écart transatlantique entre Nick Drake et Townes Van Zandt. Enfin, l’ambitieux Black Hills Fiction nous plonge dans une tranche d’histoire américaine en 3 parties, entre Indiens, chercheurs d’or et cavalerie. Un moment de pure americana comme The Band savait en créer. En bref, de quoi faire de Jack Wilson un nom à retenir dans la foisonnante scène folk-rock de Seattle.
Alejandro Escovedo poursuit sa collaboration avec Chuck Prophet à l’écriture et Tony Visconti à la production. Comme Real Animal (2007), Street Songs Of Love est un album très rock, encore plus rock même.
On aurait pas pu rêver d’entrée plus fracassante qu’Anchor ("I’m in love with love, and it broke me in two"), qui annonce bien le programme : grosses guitares, choeurs soul et envie d’en découdre. Des chansons d’amour, comme le titre l’indique, balancées avec rage et élégance par un type approchant la soixantaine et ayant frôlé la mort de près il y a quelques années de cela.
Les combatifs Silver Cloud ("I’m a fool for your love") et The Bed Is Getting Crowded ("This ain’t love!") se succèdent avant que l’on ait droit au premier mid-tempo, Down In The Bowery, formidable duo avec Ian Hunter. A peine le temps de remonter le volume à fond avec Tender Heart, qu’une ballade élégiaque vient nous prendre au dépourvu, After The Meteor Showers.
On tombe ensuite dans la moiteur du bluesy Tula, qui nous oblige à citer le nom des choristes Karla Manzur et Nakia Reynoso carrément envoûtantes et qui colorent tout l’album de leurs prodigieuses capacités vocales. Fan proclamé, Bruce Springsteen fait même une apparition sur Faith, à la fin d’un disque plein de force et de vitalité.
Originaire de Seattle, Andrew McAllister a tenté sa chance dans le cinéma en émigrant à Austin, au Texas. C’est là qu’il développe un intérêt particulier pour le honky-tonk et le western swing. Il devient un disciple des gloires locales Dale Watson, Daniel Johnston et Townes Van Zandt avant de retourner dans sa ville natale. Il forme Conrad Ford et enregistre 2 albums, Don’t You Miss Yourself (2006) et Secret Army (2008).
La prochaine étape le mène à Los Angeles où, tout en poursuivant sa carrière dans le cinéma, il réunit Henry Derek Bonner (basse), Cara Batema (claviers) et Julio Javier Trejo (batterie) autour de son nouveau projet baptisé Vanish Valley.
Leur premier album comprend 13 morceaux, tous assez courts, qui donnent l’impression d’être bricolés à la maison. Le chant nonchalant, voire monotone de McAllister, donne la cadence à ce folk psychélique étonnamment addictif.
D’ambiances lourdes (Bad Things, Become The Night) en trouées lumineuses (Sinking Ships, Yakima), McAllister fait preuve de son talent pour les mélodies en creux et les arrangements discrets mais déterminants. Les fans de Eels ou Sparklehorse devraient trouver leur bonheur à l’écoute de cet album, d’orès et déjà une des révélations de cet été 2010.
Sans vraiment s’éloigner du fougueux Born On Flag Day, The Black Dirt Sessions font le choix de proposer quelques nouveautés dans le son du groupe récemment signé chez Fargo. En effet, ce 3ème album de Deer Tick adopte un ton volontiers sombre voire dépressif.
Les guitares font plus de place aux claviers (piano, orgue) renforçant l’ambiance crépusculaire. Mais la voix intense et pleine de passion de John McCauley est intacte. Il insuffle rage et désespoir à cette collection de comptines funèbres qu’inaugure l’élégiaque Choir of Angels, où le chanteur imagine sa montée au ciel entouré d’une haie d’anges. La mort rôde encore sur Goodbye, Dear Friend, ballade au piano dépouillée et lacrymale. Piece by Piece and Frame by Frame la joue plus sobre mais sonne répétitif tandis que The Sad Sun, trop pompeux, rate là où Goodbye avait réussi.
C’est à ce moment là que le groupe choisit d’introduire Mange, country-blues tendu orné d’une interlude au piano honky-tonk et d’un solo final qui fait plaisir à entendre. Dans la foulée on a droit à When She Comes Home, du pur Deer Tick, échevelé et lyrique. L’électrique Hand In My Hand est une autre réussite à mettre sur le compte de cette fin de disque avec le furibard I Will Not Be Myself et le blues vénéneux de Blood Moon.
Les Sessions se referment sur Christ Jesus, reprise d’un titre de leur premier album War Elephant. Manière de rappeler le jeune âge du groupe (War Elephant est sorti il y a à peine 3 ans) et tous les espoirs que leur talent laisse entrevoir.
Deer Tick sera en concert en France le 9 septembre à Tourcoing au Grand Mix et le 14 septembre à Paris au Café de la Danse dans le cadre de l'Eldorado Festival.
Composé de musiciens expérimentés ayant bourlingué aux côtés des Moldy Peaches, de Ben Folds Five, Jack Johnson, My Morning Jacket ou encore Rogue Wave, Truth & Salvage Co signe un premier album taillé pour le succès, quelque part entre les Eagles, The Band et Waylon Jennings.
Leur country-rock radio-friendly se régale de refrains fédérateurs, d’harmonies bien ajustées et de savoir-faire instrumental. Avec pas moins de 4 songwriters et chanteurs, c'est une véritable force de frappe qui est à l'oeuvre ici. Inutile d'ailleurs de rentrer dans les détails, ces 12 morceaux sont chacun des tubes en puissance : il suffit d'écouter et d'apprécier. L’album, produit par Chris Robinson des Black Crowes, devrait marquer les esprits.
Coup de coeur pour Destry, le nouveau projet de Michelle DaRosa, ex du groupe emo-rock Straylight Run. It Goes On, leur premier album, a été conçu sur le principe de la collaboration à distance : DaRosa composait les démos acoustiques de ses chansons chez elle et envoyait le résultat aux autres membres du groupe qui se chargeaient des arrangements.
Imaginez une fusion entre Nicole Atkins et Jenny Lewis et vous obtenez peu ou prou ce qui fait la saveur de la musique de Destry. D’abord DaRosa est vocalement très proche des deux chanteuses. Ensuite elle partage avec Atkins le goût d’une pop vintage aux accents baroques, ce qu’on entend très bien sur Don’t Forget et Home Isn't Home. Et à l’écoute de So Far Away et Big Mouths, on est un peu obligé de penser à Jenny Lewis et son indie-folk légère et mordante.
Il y a aussi des morceaux plus sombres comme Trouble ou I Made A Mistake pour apporter quelques nuances à l'ensemble. Au-delà des influences citées, Destry a un talent propre qui tient la route et ce serait dommage de passer à côté.
Vous ne connaissez peut-être pas son nom mais forcément quelques unes de ses chansons : A Boy Named Sue par Johnny Cash, The Ballad of Lucy Jordan par Marianne Faithfull, Queen of the Silver Dollar par Emmylou Harris... tous des standards signés Shel Silverstein.
Sugar Hill a eu la bonne idée de confier à Bobby Bare (l'interprète fétiche de Silverstein) et son fils Bobby Bare Jr. la production d'un album hommage au songwriter mais également poète, auteur pour enfants et dessinateur.
Parmi les invités, des vétérans tels que Ray Price, Kris Kristofferson ou John Prine et la nouvelle génération représentée par Sarah Jarosz, Dr. Dog, Todd Snider, My Morning Jacket, Andrew Bird...
L'occasion rêvée de (re)plonger dans l'oeuvre d'un songwriter de génie.
1. Lullabys, Legends and Lies - My Morning Jacket
2. The Twistable, Turnable Man Returns - Andrew Bird
3. This Guitar is for Sale - John Prine
4. The Unicorn - Dr. Dog
5. The Winner - Kris Kristofferson
6. Queen of the Silver Dollar - Sarah Jarosz with Black Prairie
7. Daddy What If - Bobby Bare, Jr.
8. The Cover of the Rolling Stone - Black Francis with Joey Santiago
9. Sylvia's Mother - The Boxmasters
10. Me and Jimmy Rodgers - Ray Price
11. A Boy Named Sue - Todd Snider
12. The Ballad of Lucy Jordan - Lucinda Williams
13. The Living Legend - Bobby Bare, Sr.
14. The Giving Tree - Nanci Griffith
15. 26 Second Song - My Morning Jacket
Avant de devenir l'un des cowboys chantants les plus fameux depuis Marty Robbins, Michael Murphey (rebaptisé plus tard Michael Martin Murphey) s'était fait un nom sur la scène progressive country.
Geronimo's Cadillac, son premier album, intervient en 1972 après plusieurs années d'écriture pour les autres : Bobbie Gentry, Flatt & Scruggs, Kenny Rogers ou les Monkees à qui il confiera What Am I Doing Hangin''Round?
Si Murphey n'a pas encore gagné son surnom de Cosmic Cowboy, l'album capitalise néanmoins sur l'Ouest et son imaginaire. Le morceau-titre, qui sera repris par Hoyt Axton et Cher, s'inspire d'une photo montrant Geronimo exhibé de force sur une Cadillac. Très vite, la chanson devient l'hymne des défenseurs des droits des Indiens.
A côté de cette chanson emblématique, on découvre les énergiques et country-soul Crack Up In Las Cruces et Harbor For My Soul mais aussi des titres plus introspectifs lorgnant vers le gospel (The Lights of the City, Waking Up) ou le folk (Boy From The Country, Rainbow Man).
Avec Geronimo's Cadillac, Michael Murphey débutait sa prolifique carrière sur un album solide et sans déchets, un indispensable du country-rock.
Chase Fifty Six pratique le genre de musique que l'on est en droit d'attendre de la part d'un groupe originaire de Géorgie : du southern-rock bien droit dans ses bottes mâtiné d'un zeste d'alt-country pour faire bonne mesure. Et dans le style, Chase 56 signe un album tout à fait honnête, Allatoona Rising, qui ne renversera pas les fans de Drive-By Truckers ou Lucero mais qui leur fera certainement passer un bon moment. [MySpace] [Acheter]
Accordons à The Avery Set, jeune groupe en provenance du Michigan, le souci d'un peu plus d'éclectisme sur Returning To Steam, premier album où rock, country et folk-pop se mêlent et se répondent. Salt Mines renvoie aux riches heures des Old 97's, Wandering Shoes est un folk planant très bien senti et la ballade country Stranger m'a fait penser à Blue Rodeo. Ajoutez à ça le punchy Blown Away et vous obtenez 4 titres marquants sur un album loin d'être parfait mais qui laisse entrevoir un certain potentiel. [MySpace] [Acheter]
Son nom est Kelsey Waldon mais c'est sous le pseudonyme d'Anchor in the Valley que la jeune femme de 22 ans native du Kentucky présente sa musique. Revendiquant les influences des Beatles, de Neil Young et d'Emmylou Harris, elle signe un premier album très marqué par la country et la soul des années 60. Celle qui a su s'entourer d'excellents musiciens nous charme avant tout par sa voix. [MySpace] [Acheter]
Rose's Pawn Shop nous ramène en 2006, pour l'un des premiers posts de ce blog. Le groupe aura pris son temps pour donner une suite à The Arsonist. Dancing On The Gallows montre une formation toujours aussi à l'aise dans son style de bluegrass énergique et entraînant. [MySpace] [Acheter]
"Simplement du rock’n'roll décoiffant, porté avec une énergie sans faille, un songwriting sincère et une maîtrise collective à rendre jaloux beaucoup de leurs confrères."La Quenelle Culturelle
"American Slang est LE rock’n’roll, point barre."Alternativ News
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