jeudi 4 mars 2010

Ray Wylie Hubbard - A. Enlightenment B. Endarkenment (Hint: There Is No C)

Auteur dans les années 70 de l'hymne outlaw-country Up Against the Wall, Redneck Mother (que Jerry Jeff Walker popularisa sur Viva Terlingua), Ray Wylie Hubbard ressurgissait 20 ans plus tard après un long passage à vide. Depuis assez prolifique, le Texan d'adoption sort un album au titre étrange, A. Enlightenment B. Endarkenment (Hint: There Is No C). Etant moi-même néophyte face à son oeuvre, je ne me permettrai pas de juger s'il s'agit d'un bon ou d'un mauvais Hubbard mais sur ma modeste échelle de valeurs disons simplement que ce disque se situe très très haut.


Mélange de country gothique et de blues poisseux, A. Enlightenment B. Endarkenment (Hint: There Is No C) brasse images fortes et tournures poétiques avec brio. Le morceau-titre fait allusion au Corbeau, le poème d'Edgar Allan Poe, et plus loin, sur Down Home Country Blues, Hubbard tient à mettre Muddy Waters et William Blake sur un pied d'égalité. Aux citations littéraires s'ajoutent les références religieuses comme sur The Four Horsemen of the Apocalypse ou le terrifiant Every Day Is The Day Of The Dead. Sur le même thème, Whoop and Hollar est un gospel halluciné, martial et exaltant.

Plus terre à terre, Wasp's Nest est un blues moite et traînant autour d'un nid de guêpes et Pots and Pans n'est visiblement que le prétexte à une joyeuse cacophonie (ponctuée par un orgasme féminin). Hubbard orchestre le tout du haut d'une production à la fois brute et soignée et épaulé d'une équipe de musiciens comptant notamment le guitariste Gurf Morlix. A suivre dans les prochains mois, The Last Rites Of Ransom Pride, un western violent et décadent qu'il a co-écrit, avec au générique Kris Kristofferson et Dwight Yoakam, et qui devrait en dire plus sur les obsessions et l'univers intriguant de Ray Wylie Hubbard.

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4 commentaires:

Sweet Songs Never Last Too Long a dit…

Hello Thanu.
Ça fait près de 2 mois que j'ai en projet de chroniquer ce disque mais je n'y suis pas encore parvenu. Du coup, je me suis rabattu sur le "Moon Child" de Jerry Jeff Walker, plus accessible...

Thanu a dit…

Il ne t'inspire pas?

tiens, je ne savais pas que JJW sortait un nouvel album...

Sweet Songs Never Last Too Long a dit…

Ce n'est pas que RWH ne m'inspire pas, je ne l'ai pas assez écouté pour l'instant et puis j'ai trop de disques sous le coude... As-tu vu le dernier "Cri du Coyote"? RWH est en couverture et et il y a un article (+ interview + chronique) de Jacques Brémond).
L'album de JJW date de 2009 et n'existe qu'en version digitale.

Benjamin F a dit…

Salut Thanu, je t'ai écrit un mail il y a deux semaines et je voulais juste savoir si tu l'avais bien reçu :)