Quel plaisir égoïste d'avoir le sentiment d'être le seul à profiter d'un disque magnifique, un album obscur avec lequel on pourra faire sensation lors des bilans de fin d'année! Ah les joies coupables de l'élitisme! Mais voilà, si j'ai un blog c'est bien par souci démocratique, par goût du partage, par amour de mon prochain. Ce n'est donc pas sans un pincement au coeur que je me décide à vous mettre au fait de l'éblouissante musique de Michael Holland.
Comme souvent, tout commence par Songs:Illinois. 2 titres téléchargés parmi des dizaines et des dizaines d'autres mais 2 magnifiques chansons qui attirent particulièrement mon attention. S'en suivent des recherches laborieuses sur le net (des Michael Holland il y en a plus d'un croyez-moi!), des fausses pistes, pour qu'enfin se dessine un peu mieux la trajectoire de l'homme.
Michael Holland a d'abord officié aux côtés de son frère jumeau Mark au sein d'une formation indie-rock des années 90 baptisée Jennyanykind. 6 albums au compteur dont 1 sur une major ne suffirent pas à faire sortir le groupe d'un relatif anonymat critique et surtout commercial.
Le groupe s'est séparé en 2003. En 2004, Bootlegger's Dreams, écrit à la base pour en faire un cadeau de mariage, marquait une première tentative de revitalisation des musiques traditionnelles américaines. Tomorrows American Treasures est la 2nde escapade solo du musicien de Chapel Hill, NC et c'est donc sur la foi de 2 chansons que j'ai acquis l'objet en import.
N'ayons pas peur des mots, Michael Holland fait du bluegrass pour le nouveau millénaire. En effet, Tomorrows American Treasures fait souffler un vent de modernité sur les musiques appalachiennes. On est loin ici des travers de certains disques de bluegrass misant tout sur la virtuosité des musiciens au détriment de l'émotion.
Banjo, mandoline, fiddle s'unissent pour offrir des mélodies fines, légères, comme en apesanteur, ici discrètement aidées par un orgue (Moutains of The Moon, Crystal Meth Freak From California) ou là soutenues seulement par une guitare acoustique (Since I Lay My Burden Down). Les morceaux plus traditionnels comme Oh Pretty Polly ne résistent pas au traitement frais et inventif de Michael Holland. L'ex-Jennyanykind a su tiré le meilleur du Big Fat Cap, groupe bluegrass de Chapell Hill ici convié, les poussant jusqu'à l'improvisation (Who Knows What Tomorrow May Bring).
Le pari de moderniser le son des Appalaches est à mon sens absolument réussi, la preuve la plus éclatante étant certainement ce Look Out For King Heartache si inoffensif à la première écoute.
Comme le dit bien l'accroche commerciale sur CD Baby : "This album is for bluegrass fans who love rock, and rock fans who love bluegrass."
# Michael Holland - Crystal Meth Freak From California
# Michael Holland - Moutains Of The Moon
# Michael Holland - Look Out For King Heartache
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2 commentaires:
Toutes proportions gardées, ça fait penser à Gram Parsons (son antique, paroles modernes). Ca fait envie, en tout cas, distribué en Europe?
Tu résumes ça très bien en effet... Vraiment un très gros coup de coeur pour ce M Holland!
Je crois pas que ce soit distribué en Europe, ou du moins pas en France. Mais tu peux l'obtenir en import via Amazon Marketplace et pas cher en plus...
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