lundi 18 février 2008

Charlemagne - We Can Build An Island


"I don't write songs for lovers I write songs for saints" : les choses étant ainsi posées, le 3ème album de Charlemagne peut débuter sur Crushes et son tapis de guitares feedback. Pour un peu l'auditeur distrait aurait du mal à reconnaître le groupe de Carl Johns qui nous avait laissé sur l'impression légère des vignettes pop de Detour Allure (2006). De fait, enregistré live analogique à Tucson, We Can Build An Island sent davantage l'effort de groupe classique que les bricolages faits maison - méthode de travail habituelle de Charlemagne. Carl Johns n'avait-il pas monté Charlemagne en réaction aux lourdeurs de son collectif alt-country Noahjohn? Peut-être mais cette fois-ci Johns change son fusil d'épaule en ouvrant Charlemagne à deux nouvelles recrues - Matt Ricchini (batterie, percussions, guitares) et Michael Heinzer (basse). We Can Build An Island est un bel exercice garage-pop, situé quelque part entre le Velvet Underground et les Byrds. Une bonne partie de l'album dose avec adresse guitares ombrageuses (le bruitiste You Tipped Your Toes In Blood) et riffs sautillants (Quivers On A Overpass, The First Day of Spring), sur lesquels se posent des refrains scandés et des mélodies discrètement subtiles (You Are My Diary, New Train). A côté de ce beau déploiement d'énergie, l'autre facette du disque réside dans 4 morceaux plus folk, empreint d'une mélancolie et d'une noirceur rappelant l'americana gothique de Noahjohn parmi lesquels le bouleversant Saturn Return qui fait penser aux Shins dans leurs expressions les plus lunaires et Until We Are Called, sorte d'incantation lancinante qui effectivement semble avoir été écrite pour les saints.
[billet initialement publié sur VoxPopMag]

Charlemagne - You Are My Diary (MP3)
Charlemagne - Saturn Return (MP3)


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1 commentaires:

Gensé. a dit…

Je ne connaissais pas, et j'aime beaucoup beaucoup !
Bien rock tout comme il faut !