Phonograph

J'allais écrire un mot sur le prochain Wilco (Sky Blue Sky, sortie le 15 mai) mais comme tout le monde en parle déjà et que je suis trop snob pour faire comme tout le monde je me suis ravisé. Parlons plutôt de Phonograph. Quel rapport me direz-vous? Ben d'abord le groupe a attiré l'attention de John Stirratt et a eu l'honneur d'ouvrir pour Wilco à plusieurs reprises. Mais la connexion ne s'arrête pas là. Comme le groupe de Jeff Tweedy, Phonograph est enraciné dans une esthétique alt-country mais déploie ses branches dans d'autres directions. Armé de toute une panoplie d'instruments vintage (Optigan, Octave CAP, Evolver monosynth et autres machines électro-acoustiques aux noms bizarres), Matthew Welch et ses comparses pervertissent des compositions rock classiques pour en tirer des mélodies expérimentalo-psychédéliques d'une intensité rarement entendues ailleurs que sur Yankee Hotel Foxtrot ou A Ghost Is Born.

De petites touches de musique électronique, de jazz, et de shoegaze viennent dessiner un paysage sonore complexe et passionnant. Comme sur Watch and Ward, véritable tour de force entêtant, In Your Mind et son festival de bruitages étranges ou encore la ballade pianistique et atmosphérique Waltz from Jonas. Tout au long de ce 1er album éponyme, la pedal-steel semble crier "Twangy!!", les guitares distordues répondre "Noisy! noisy! noisy!", et les bidouilleries synthétiques surenchérir "Arty, arty, arty!". Impossible de les départager : comme sur tout bon disque de post-modern americana, la frontière entre les genres et influences est plus que mouvante. Alors si par malheur Sky Blue Sky devait décevoir (et même dans le cas contraire), les fans de Wilco sauront qu'il faut se tourner vers le remarquable et prometteur 1er album de Phonograph.

Phonograph - Watch and Ward (MP3)
Phonograph - T.V. Screens (MP3)


Acheter Phonograph (2007, Arclight Records)