Seven Songs Shaping My Fall

On m'a taggé! Ça fait un petit moment que j'attendais ça et c'est Jody de When You Awake qui m'a réservé cet honneur - je l'en remercie.

Le principe de cette chaîne tient en quelques lignes :

List seven songs you are into right now. No matter what the genre, whether they have words, or even if they’re not any good, but they must be songs you’re really enjoying now, shaping your life. Post these instructions in your blog along with your 7 songs. Then tag 7 other people to see what they’re listening to.

Bref, en gros, pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare, il s'agit de décliner en 7 chansons la bande-son de mon automne.

Sept morceaux, c'est bien peu me direz-vous, mais je les ai choisi avec précaution tout en veillant à éviter (à une exception près) les doublons avec les artistes dont j'ai parlé récemment dans mes billets.

ZIP

1. Jackson Browne - Your Bright Baby Blues
Il y a toujours une chanson de Jackson Browne qui trotte dans ma tête. La dernière en date est particulièrement géniale.

2. The Nitty Gritty Dirt Band - Living Without You / Clinch Mountain Backstep
Un extrait de Uncle Charlie & His Dog Teddy (1970) que je réservais pour une mixtape de reprises de Randy Newman, mais à quoi bon attendre?

3. David Wiffen - Never Make A Dollar That Way
Une pépite dénichée dans un trésor de mixtape à écouter de toute urgence : Bootcut Classics, assemblé par Zach Cowie et proposé par l'équipe de When You Awake.

4. Jean-Louis Murat - Taïga
Le Murat nouveau est un grand cru.

5. Dawes - Give Me Time
Au cas où mon post ne vous aurait pas convaincu, je vais le dire en d'autres termes : Dawes ça déchire grave.

6. Grizzly Bear - Cheerleader
Un buzz assourdissant a failli me faire passer à côté de ce groupe tout simplement renversant.

7. Lowell George (with Linda Ronstadt) - Willin'
Etrange comme je n'arrive pas à me lasser de cette chanson. Un classique ici interprété lors d'un show radio en 1974.


Je tagge :
Between The Lines Of Age ---> Seven Songs Shaping Matador's Fall
Tears In My Beers ---> Seven Songs Shaping NotBillyTheKid's Fall
Lonesome Music
Sweet Songs Never Last Too Long
Attica Webzine
Jécoutedelamusiquedemerde ---> Seven Songs Shaping Lyle's Fall
L'Oreille Cachée ---> Seven Songs Shaping Jladisco's Fall

Amanda Shires - West Cross Timbers

Amanda Shires a exercé ses talents de fiddleuse au sein des Texas Playboys (de feu Bob Wills) avant de rejoindre le groupe alt-country Thrift Store Cowboys puis de signer un album solo d'instrumentaux. Après un album en duo avec Rod Picott (Sew Your Heart with Wires) l'année dernière, 2009 marque son véritable départ en tant que singer/songwriter avec le sublime West Cross Timbers.

Dotée d'une voix qui tutoie les anges, Shires jongle avec légèreté et assurance entre folk, country gothique, western-swing et roots-rock. L'énergique Upon Hearing Violins lance l'album sur les chapeaux de roue avant un détour force par la murder-ballad I Kept Watch Like Doves qui avance sur un rythme chaloupé et inquiétant. Une présence fantomatique habite 2 superbes ballades placées au milieu du disque : Put Me To Bed et Mineral Wells, qui filent au passage quelques beaux frissons. Angels And Acrobats (coécrit avec Picott) rayonne d'une certaine plénitude, soudain dérangée par le plaintif Rings and Chains. Le doublé Keep Them Dogs From Barkin'/Whispering ajoute une petite dose de swing à ce disque-révélation déjà encensé par Jason Isbell, Justin Townes Earle, ou Slaid Cleaves.

Amanda Shires - Mineral Wells (MP3)
Amanda Shires - I Kept Watch Like Doves (MP3)

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Acheter West Cross Timbers (2009)

The Avett Brothers - I And Love And You

Voilà un album qui aura de quoi décevoir les fans d'un groupe connu pour son énergie brute et sa spontanéité. Quand on a aimé les entendre s'époumoner et massacrer leurs banjos à longueur de disques, les voir sacrifier tout ça sur l'autel de ballades piano/cordes sérieuses et solennelles, ça peut faire mal.

Le fan devra donc ravaler sa nostalgie. C'est à ce prix qu'il saura apprécier le 6ème album des Avett Brothers, I and Love and You.

Passé entre les mains du gourou des studios Rick Rubin, les frères Avett ont, comme on pouvait le prédire et le craindre, considérablement poli leur son. Cette popisation était certes enclenchée depuis quelques albums déjà (jusqu'à atteindre un certain équilibre sur leur précédent Emotionalism) mais désormais les traces de leur pedigree bluegrass sont presque complètement effacées.

Tout commence par le morceau-titre : peut-être pas le choix le plus judicieux pour un ouvrir le disque, c'est une très belle ballade hélas chargée d'une certaine solennité. January Wedding, qui suit, est ce que le groupe à nous offrir de plus bluegrass sur cet album. Aussi fleur bleue soit-elle dans ses paroles, c'est une bonne chanson. Epargné in extremis par le déluge de cordes, on se surprend à apprécier le grandiloquent Head Full of Doubt,  Road Full of Promise.

The Avett Brothers - And It Spread (MP3)

Et puis vient And It Spread, l'occasion de souffler, car on est ici est en terrain plus connu. Le groupe retrouve sa fougue et sa simplicité. The Perfect Space est une autre de ces ballades adultes heureusement percée d'un interlude rap/metal sorti de nulle part et digne d'un Talk On Indolence d'illustre mémoire. L'effet de surprise est réussi et on se prend à croire que l'album échappera aux fourches caudines de notre déception.

The Avett Brothers - The Perfect Space (MP3)

Et de fait, la deuxième partie de l'album est un tantinet plus rythmée. La chanson-gag Kick Drum Heart, sautillante et jubilatoire, offre 3 minutes de bonheur régressif. Tin Man évolue avec efficacité sur un terrain banalement pop-rock tandis que des choeurs ébahis tapissent le dynamique Slight Figure of Speech. Ajoutez It Goes On And On et vous obtenez un quarté piano-pop en forme d'hommage à Ben Folds.

Une dernière fournée de ballades (Laundry Room, Ill With Want, Incomplete And Insecure) abat nos dernières réticences quant à la justesse de leurs prestations intimistes et nous réconcilie, in extremis, avec les Avett Brothers.

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Acheter I And Love And You (2009, American)

Jay Farrar & Benjamin Gibbard - One Fast Move or I'm Gone

C'est certainement une des collaborations les plus inattendues de l'année : Jay Farrar et Ben Gibbard associés pour un album de chansons inspirées par Big Sur, le roman de Jack Kerouac.

Une première écoute de One Fast Move or I'm Gone permet de rapidement se rendre compte que c'est bien Jay Farrar qui a composé tous ces morceaux (à l'exception notable du morceau-titre signé Gibbard). On retrouve indéniablement la patte du leader de Son Volt sur ces mid-tempos esseulés et moroses; une tonalité acoustique et boisée certes très éloignée de l'humeur jazzy des romans beat. Les paroles citent abondamment le roman de Kerouac, Farrar se chargeant d'agrémenter et d'organiser les citations.

Vocalement, Farrar et Gibbard se trouvent à l'opposé l'un de l'autre. Le timbre renfrogné du premier contredit le chant léger et lumineux du second, et vice-versa, contribuant ainsi à nuancer l'ensemble des morceaux que les 2 hommes se sont équitablement répartis.

Jay Farrar and Benjamin Gibbard - California Zephyr (MP3)
Jay Farrar and Benjamin Gibbard - Breath Our Iodine (MP3)

One Fast Move or I'm Gone est aussi la bande-originale du documentaire du même nom réalisé par Curt Worden.

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Acheter One Fast Move or I'm Gone (2009, Atlantic)

Amy Millan - Masters Of The Burial

Sur Masters Of The Burial, son 2ème album, Amy Millan reprend Sarah Harmer, Jenny Whiteley, Richard Hawley et Death Cab For Cutie. Mais la chanteuse, plus connue pour son travail au sein de Stars ou Broken Social Scene, s'en tire aussi bien sur ses propres compositions, souvent teintées d'une mélancolie sourde. Exception faite du très roots Bound, l'ensemble est moins country que son 1er essai solo, le beau Honey From The Tombs, sorti en 2006. Leslie Feist, Liam O'Neill (The Stills), Evan Cranley (BSS), Dan et Jenny Whiteley font des apparitions mais c'est Millan, ses mélodies cotonneuses et sa voix douce qui tiennent le haut du pavé.

Amy Millan - Bruised Ghosts (MP3)
Amy Millan - Bound (MP3)



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Acheter Masters Of The Burial (2009, Arts & Crafts)

Chuck Mead - Journeyman's Wager

En congé de son groupe, les mythiques BR549, Chuck Mead signe un premier album solo de très haute tenue.

Produit par Ray Kennedy (Lucinda Williams, Steve Earle), Journeyman's Wager réunit une pléiade de musiciens chevronnés : le fantastique Kenny Vaughn (Marty Stuart) aux guitares, Jen Gunderman (ex-Jayhawks) aux claviers, Mark Horn des Derailers à la batterie, et même une section de cuivres!

Entre hillbilly rock, country-pop et honky-tonk, Chuck Mead signe rien moins que l'un des meilleurs albums country de l'année!



Chuck Mead - She Got The Ring (MP3)
Chuck Mead - In A Song (MP3)

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Acheter Journeyman's Wager (2009, Thirty Tigers)

Nouveau player (encore)

Le player Yahoo était bien mais il présentait quelques problèmes d'affichage. Donc je tente le player Streampad qui, franchement, me plaît beaucoup. Vous pouvez lire en bas de la page tous les fichiers MP3 à la suite, régler le volume, avancer dans le morceau, afficher la playlist etc. Génial, non?









En même temps, j'ai remis les players individuels devant chaque morceau dans les posts.



Voilà donc 2 manières différentes de profiter du bon son que je vous propose! Vos réactions seront appréciées!

Patty Loveless - Mountain Soul II

Mountain Soul en 2001 avait marqué la renaissance artistique de Patty Loveless. Débarrassée des contraintes imposées par les radios country, elle revenait à la musique de son enfance, le bluegrass. Ce fut le départ d'une série d'albums tous plus excellents les uns que les autres avec comme point culminant le splendide recueil de standards country de l'année dernière, Sleepless Nights.

Désormais bien installée chez l'indépendant Saguaro Road Records, Loveless a décidé d'offrir une suite à Mountain Soul. Peut-être moins purement bluegrass, Moutain Soul II s'ouvre sur la version originelle du Busted de Harlan Howard. Johnny Cash, qui popularisa le titre, avait demandé à Howard d'en changer les paroles pour l'adapter au travail dans les champs de coton. Loveless interprète le texte d'origine qui décrit le labeur dans les mines de charbon.

Ecrit par Rodney Crowell et Susanna Clark pour Emmylou Harris, Fools Thin Air profite de la version personnelle de Patty Loveless avantageusement accompagnée par Mike Auldridge au dobro et Carl Jackson au banjo.

La chanteuse revisite aussi quelques titres de sa période commercialement faste chez MCA et Epic, donnant à A Handful of Dust, Half Over You et Blue Memories l'authenticité qui leur manquait dans leurs versions d'origine trop policées.

Patty Loveless - Working On A Building (MP3) Box.net Copyright Infringement Warning

Une grande place est également faite aux titres gospel. Le traditionnel Working On A Building bénéficie de la signature vocale du grand Del McCoury aux harmonies et de son fils Ronnie à la mandoline. Vince Gill et Rebecca Lynn Howard unissent leurs voix à Loveless sur l'a cappella Friends In Gloryland et c'est d'une chorale baptiste dont elle s'entoure sur le non moins fervent (We Are All) Children of Abraham.

Ne pas rater non plus sa superbe relecture du Bramble And The Rose de Barbara Keith, le déchirant Prisoner's Tears ou l'enjoué Big Chance.

Patty Loveless - Diamond In My Crown (MP3) Box.net Copyright Infringement Warning

Le Diamond In My Crown de Emmylou Harris referme ce 2ème tome de Mountain Soul. Seulement accompagnée d'un antique pump-organ et de Harris aux choeurs, Patty Loveless nous fout la chair de poule et prouve une dernière fois qu'elle une des grandes chanteuses country de notre époque.

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Acheter Mountain Soul II (2009, Saguaro Road Records)

Tears In My Beers

La blogosphère n'était plus la même depuis son départ. Après l'inoubliable expérience de Un Violon, Un Jambon (tiens justement, où es-tu michelsardou?), NotBillyTheKid reprend du service sur de nouveaux cieux. Ça s'appelle Tears In My Beers et ça parle déjà de musique, de cinéma, de littérature. Faites chauffer vos bookmarks, mettez à jour vos blogrolls, alimentez vos agrégateurs : c'est de la bonne came!

Malcolm Holcombe - For The Mission Baby

Un an après Gamblin' House, Malcolm Holcombe nous revient déjà avec un nouvel album intitulé For The Mission Baby. On n'attendait pas une révolution, juste des folk-songs honnêtes jusqu'à la moelle, et ce que nous offre Holcombe une fois de plus. Et bien sûr il y a sa voix qui, rassurez-vous, n'a pas changé d'un poil - grommelante, rocailleuse, profonde - elle transpire l'expérience, la solitude, la douleur.

Malcolm Holcombe - Bigtime Blues (MP3)

Ecoutez Holcombe en Daytrotter Session

Produit par Ray Kennedy, For The Mission Baby profite du renfort de Tim O'Brien et Mary Gauthier, entre autres.

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Acheter For The Mission Baby (2009, Echo Mountain)

Those Darlins - Those Darlins

Those Darlins, ou comment réconcilier les amateurs de garage-rock et les fans de old-time music...

Kelley, Jessi et Nikki, qui forment ce trio de filles en provenance de Murfreesboro, Tennessee, ne se prennent pas au sérieux. Leur credo c'est la pop-song légère mais qui tâche parce que dissipée, irrévérencieuse et déconnante. En tête de leurs préoccupations, l'alcool et les garçons, séparemment ou à la fois.

L'hilarant et catchy The Whole Damn Thing préconise ainsi la consommation de poulet comme remède à la pire des cuites ("I got drunk and I ate a chicken/I ate a chicken I found in my kitchen/Not just a leg and not just a wing/I’d like to let you know that I ate the whole damn thing") tandis que DUI or Die, qui a le parfum des girl-groups des 60's, milite à sa façon pour la prévention routière ("Remember if you want to drink and drive/better find a boy to take you home for the night").

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Those Darlins savent aussi faire preuve de sensibilité. Le touchant Mama's Heart a quelque chose de June Carter, le mélancolique Glass To You renvoie aux belles heures des regrettées Freakwater et les deux reprises de la Carter Family (Who's That Knocking At My Window? et Cannonball Blues) sont des hommages décoiffants mais plein de respect.

Sur le rockabilly Wild One, elles proclament : "If you don’t want a wild one, quit hangin’ round with me/You knew right from the start that’s my personality/If you can’t handle crazy, go ahead and leave." Les pisse-froid de tous poils auront été avertis : les Darlins débarquent sur la scène americana pour y faire souffler un vent frais et insolent.

Those Darlins - Hung Up On Me (MP3)
Those Darlins - Mama's Heart (MP3)

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Acheter Those Darlins (2009, Oh Wow Dang)

[photos par Tim Griffin via BrooklynVegan]

Dawes - North Hills

L'un des meilleurs albums de cette rentrée est l'oeuvre d'un jeune groupe californien baptisé Dawes. Formé autour de Taylor Goldsmith et de son frère Griffin, Dawes a déjà reçu l'adoubement du très influent Sean Moeller qui les accueilla lors d'une Daytrotter Session en mai dernier. Quelques mois plus tard leur premier album, North Hills, se voit offrir une sortie en bonne et due forme sur le label ATO (My Morning Jacket, Ben Kweller) qui, on l'imagine, rêve d'en faire les nouveaux Fleet Foxes.

Comme les barbus de Seattle, Dawes s'inspire largement du folk-rock de la fin des années 60. Neil Young, Crosby Stills & Nash et plus encore The Band ont laissé une empreinte flagrante sur leur musique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si c'est Jonathan Wilson, le nouveau gourou de Laurel Canyon, qui produit North Hills.

L'anthémique When My Time Comes devrait facilement battre le rappel des fans mais c'est tout l'album qui impressionne, entre ballades teintées de soul (That Western Skyline, Love is All I Am) et country-rock fiévreux (When You Call My Name, If You Let Me Be An Anchor). L'implication vocale de Taylor Goldsmith est par ailleurs exemplaire, ce qui ne manque pas d'ajouter ce soupçon de ferveur qui manque à tant de groupes.

Dawes - When My Times Comes (MP3)
Dawes - That Western Skyline (MP3)

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Acheter North Hills (2009, ATO)

My Cousin, The Emperor

Auteur de 2 albums solo passés plutôt inaperçu, Jason Reischel aura peut-être plus de chance avec son groupe récemment formé, My Cousin, The Emperor - même si avec un nom pareil c'est pas gagné d'avance. Ce songwriter originaire de Caroline du Nord (encore un!) et exilé à Brooklyn parle de "country R&B" pour définir sa musique. C'est en effet assez approprié à l'esprit de ces morceaux évoluant entre blues, folk-rock et alt-country. Montevideo est la chanson qui m'a tapé dans l'oeil l'oreille sur leur page MySpace et je découvre avec joie le reste de leur album en écoute sur Facebook. Intitulé A Long Way From Home, ce premier LP sortira le 20 octobre prochain.

My Cousin, The Emperor - Montevideo (MP3)
My Cousin, The Emperor - A Long Way From Home (MP3)

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Bombadil - Tarpits and Canyonlands

Ce n'est pas sans une certaine dose de fierté que le blogueur sentimental que je suis expérimente de temps à autre le bonheur de voir un groupe éclos en ses pages prendre son envol vers des cimes insoupçonnées. Bombadil était un groupe prometteur mais brouillon quand, en juin 2007, je chroniquais leur premier EP sur la pochette duquel une malheureuse chenille rampait. 2 ans plus tard, c'est un majestueux ballon tirant un mystérieux personnage à deux têtes et flottant haut dans le ciel qui orne la couverture de Tarpits and Canyonlands, le 2ème album d'un groupe en plein possession de ses moyens.

Attention, Bombadil n'a pas perdu la fantaisie qui a toujours fait son charme. Tout ici est aussi imprévisible qu'à l'accoutumée : toujours basées sur leur inoxydable piano et une rythmique implacable, ces chansons nous emmènent là où elles veulent. Les voix s'unissent en sing-alongs frénétiques, les instruments (flûte, guitares, saxo, violons etc) se superposent, les mélodies se fraient un chemin pour mieux nous perdre. Prenons donc si vous le voulez bien l'inaugural I Am comme une profession de foi : la phrase "I am building you a pyramid" qui tourne en boucle est à prendre comme l'aveu d'un groupe en constante (dé)construction. Des bâtisseurs de chansons épiques, douces et cruelles, voilà ce que sont les Bombadil!

La preuve sur un Kuala Lumpur qui déroute, impressionne, enchante sur un entrelacs de voix et de clappements de mains, un Oto The Bear qui plie sous le poids des instruments mais ne rompt pas, un Honeymoon en forme de crescendo incontrôlable.

Bombadil - Honeymoon (MP3)

Un splendide écran de fumée pour cacher à demi le fond d'un album résolument sombre. Ainsi sous ses dehors de comptine hystérique, Sad Birthday sent la déprime à tous les étages. So Many Ways To Die - là encore tout est dans le titre - traite du deuil avec plus de retenue mais les superbes parties vocales sont empreintes d'une douleur manifeste. Une trame au piano nous conduit sur les pas de Matthew dont on devine rapidement le destin funeste.

Bombadil - So Many Ways To Die (MP3)

Etonnante également, de la part de 4 jeunes célibataires, cette réflexion sur le mariage qui court sur tout le disque, de la mise en garde sur Honeymoon ("what lies behind that honeymoon") à l'échec sur Marriage ("I thought you knew/this was marriage") en passant par l'espoir sur Kate and Kelsey ("kate and kelsey/we will marry you").

Autrement dit, Bombadil gagne en profondeur sans perdre en efficacité : ce n'est pas la moindre des réussites de ce magnifique Tarpits and Canyonlands.

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Acheter Tarpits and Canyonlands (2009, Ramseur Records)