vendredi 13 janvier 2006

Le come-back des anciens (2/3) - Bobby Bare

Chacun connait au moins 2 chansons de Bobby Bare. Je veux bien sûr dire dans les versions qu'en donnèrent 2 de nos gloires nationales (toujours françaises elles!) : Eddy Mitchell s'appropria That's How I Got To Memphis pour en faire Sur La Route De Memphis, tandis que le regretté Richard Anthony adapta dans nos contrées 500 Miles Away From Home en Et J'entends Siffler Le Train. Sans vouloir enlever quoique ce soit au talent de mes 2 illustres compatriotes, j'aurais tendance à juger meilleures les versions originales de Bare.

That's How I Got To Memphis
500 Miles Away From Home



La vie n'a pas toujours été tendre avec Bobby Bare. Sa mère décède alors qu'il a seulement 5 ans et son père n'a pas les moyens de l'élever. Il se retrouve à travailler dans une ferme, puis à l'usine et plus tard gagne sa vie en vendant des glaces. Il commence la musique vers la fin de l'adolescence avec une guitare qu'il s'est fabriqué lui-même. Parti en Californie pour trouver le succès, il enregistre All American Boy mais doit aussitôt partir défendre les couleurs du drapeau. La maison de disques décide de confier la chanson à un certain Bill Parsons qui en fait un tube.



De retour de l'armée, Bare se lance dans la pop mais sans grand succès. En 1962, il est repris en main par Chet Atkins, l'artisan du Nashville Sound, et obtient plusieurs hits à la fois dans les charts pop et country. Influencé par Bob Dylan, Bare s'orientera un temps vers le folk avant d'être apparenté dans les années 70 au mouvement country Outlaw. Après des années 80 commercialement décevantes, Bare se retire du milieu.



Il aura donc fallu attendre 2005 pour que Bare, sous l'impulsion de son fils Bobby Bare Jr. (figure de l'alt-country), se décide à enregistrer un nouvel album, son premier en 22 ans. Produit par Mark Nevers (Lambchop), The Moon Was Blue réunit une collection de reprises de standards. Ces ballades soutenues par d'omniprésents choeurs féminins révèlent la sublime voix cassée d'un crooner country de 71 ans. Les arrangements rappellent le Nashville des années 70, mais avec une touche indie-rock qui devrait attirer le public du fils vers le père. Des classiques tels que Everybody's Talkin' ou The Ballad Of Lucy Jordan (Marianne Faithfull peut aller se rhabiller) semblent renaître de leurs cendres. Bare renvoie la balle à la France en reprenant le Hier Encore d'Aznavour (Yesterday When I Was Young).
Am I That Easy to Forget? s'interroge Bobby Bare. Après l'écoute de cet album, on peut sincèrement lui répondre : non.

Are You Sincere [sur The Moon Was Blue]
Everybody's Talkin' [sur The Moon Was Blue]
My Heart Cries For You [sur The Moon Was Blue]




5 commentaires:

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

"Et j'entends siffler le train" est avec les chansons de ferré, brassens, brel, barbara et Edith Piaf, l'une des premieres chansons que j'ai du écouter dans mon enfance. Ma mère avait du, dans sa jeunesse, voir le film de Fred Zinnemann et être marquée à jamais par la scène finale ( version Richard Anthony ).
j'ai appris pas mal de chose à la lecture de cette chronique et je vais de suite en faire un copié collé et l'envoyer à ma maman ( c'est tit pas mignon tout ça? ).
Donc, en gros, merci.

Thanu a dit…

Tu veux dire que la chanson faisait référence au film? Et quel film d'ailleurs? Apprends-moi des choses aussi!

Anonyme a dit…

hello, petit probleme de lien avec le 2e mp3... arg! il me le faut!

Thanu a dit…

le lien est réparé.

Anonyme a dit…

thx!