Dernière de mes découvertes au rayon country :
Rodney Crowell.
Rodney Crowell a gagné ses galons de songwriter auprès de
Guy Clark et
Townes Van Zandt au début des années 70. Il se fait ensuite remarquer au sein du Hot Band d'
Emmylou Harris pour laquelle il écrit plusieurs chansons. Il a commencé sa carrière solo en 1978 et c'est 10 ans plus tard qu'il rencontre le succès commercial avec l'album
Diamonds & Dirt. A l'époque il fait aussi parler de lui pour être le gendre de
Johnny Cash. En effet il a été marié à
Rosanne Cash.
Il fait un peu moins parler de lui dans les années 90 avant de se réinventer en 2001 avec l'autobiographique
The Houston Kid. Il continue sur cette lancée avec
Fate's Right Hand en 2003. Sorti il y a peu
The Outsider vient compléter cette trilogie que Rodney Crowell qualifie lui-même de ce qu'il a fait de meilleur.
C'est justement de ce dernier opus dont ce post fait l'objet. Je vous parlais plus haut d'une révélation country mais de country il est peu question sur ce disque. C'est du classic-rock au meilleur sens du terme, du rockabilly réactualisé, du folk tranquille. Après avoir délivré ses réflexions spirituelles sur album précédent, Rodney Crowell signe cette fois-ci un disque résolument politique. Sur
Don't Get Me Started, il dénonce sans détour la guerre en Irak (
"We ran into trouble scamming for oil/Now the whole middle east is coming to a boil/It’s the Muslim’s and Kurds and the Bedouin herds/The Palestinians and Arabs and the Jews in the news/There’s so much to keep up with it jangles you’re head/And the whole situation’s running way in the red"), puis pointe le doigt sur l'idéologie de la droite américaine en se mettant dans la peau d'un néo-conservateur sur
The Obscenity Prayer. Rien de bien renversant dans ce discours pour nous Européens, mais espérons que cela aura son petit effet sur l'Américain de base amateur de country music plus habitué aux refrains patriotiques des super-stars de Nashville.
Beautiful Despair montre un Crowell plus mélancolique en commençant par ces 2 vers excellents :
"Beautiful despair is hearing Dylan when you’re drunk at 3 a.m./Knowing that the chances are no matter what you’ll never write like him".
En résumé un brillant songwriter à classer aux côtés d'illustres compatriotes texans tels
que Steve Earle ou bien Billy Joe Shaver.
A écouter :
- Rodney Crowell -
Ignorance Is The Enemy. La parenthèse gospel de l'album, une pure merveille qui bénéficie de l'apport de John Prine et Emmylou Harris aux choeurs et aux spoken words. Certains reprocheront la solennellité de la mélodie et le côté sentencieux des paroles, je retiendrais surtout la sensation de pureté qui se dégage de ce titre.
- Emmylou Harris -
Amarillo. Ecrit par Rodney et Emmylou, cette chanson est présente sur Elite Hotel, son 2ème album.
- Une session live enregistrée pour l'émission World Cafe sur la National Public Radio.