vendredi 27 février 2009

Lee Ann Womack - Call Me Crazy [**repost**]

Difficile de donner une suite à un classique tel que There's More Where That Came From. C'est la lourde tâche qui incombe à Lee Ann Womack sur Call Me Crazy, son 6ème album.

Nous voilà rassurés d'emblée par les 3 premiers morceaux : Last Call-Either Way-Solitary Thinkin', tiercé gagnant nous rappelant la chanteuse exceptionnelle qu'est Lee Ann Womack. A sa puissance vocale s'ajoutent un style et un phrasé incomparable capable de transformer un vers banal en une déclaration déchirante de tristesse.



Last Call est une bar-song prise à l'envers, c'est à dire narrée du point de vue de la personne pour qui le protagoniste se noie dans l'alcool. Womack la chante avec l'amertume de ceux à qui on ne la fait plus : "I don't need to check that message/I know what it says/"Baby, I still love you,"/Don't mean nothing when there's whiskey on your breath/That's the only love I get" - la manière avec laquelle elle fait claquer les mots du dernier vers est saisissante.

Sur Either Way (écrite par Chris Stapleton des Steeldrivers), Womack pousse de son chant subtil encore un peu plus loin la résignation, allant jusqu'à nous mettre mal à l'aise face à cette chronique d'un couple à la dérive ("We go to work, we go to church/We fake the perfect life"). La conclusion est sans appel : "Baby you can go or you can stay/I won't love you either way".

Solitary Thinkin' adopte un ton plus relâché, quasiment lounge, pour évoquer le réconfort d'une soirée de solitude dans un bar ("Well I only came into this bar/To hear a sad song") où forcément l'alcool aide à faire oublier ("I couldn't get you on the phone/So, I let it ring/On and on in a lonesome serenade")... Une fois de plus la façon dont Womack a de ponctuer ses phrases, de suspendre les syllabes est un pur régal.

Le reste de l'album est du même acabit si l'on excepte un morceau pseudo-rock (I Found It In You) hors de propos. Call Me Crazy adopte une approche moins traditionnelle que There's More et il lui manque certainement cette chaleur vintage country circa 70's qui faisait tout le sel de son prédécesseur. Mais on ne boudera pas son plaisir à l'écoute du sublime If These Walls Could Talk, du très glamour Everything But Quits (en duo avec George Strait), ou de l'hommage à George Jones - dont la chanteuse est l'héritière vocale - The King Of Broken Hearts (signé de la plume de Jim Lauderdale).

Lee Ann Womack - The Bees (MP3) (Blogger DMCA takedown notification)



On signalera même une curiosité : The Bees, la chronique d'une renaissance, échaffaudée sur une ligne de basse proéminente et comme émaillée d'étranges boucles de fiddle, pedal-steel et orgue. C'est certainement ce que Womack a jamais fait de plus soniquement audacieux et, dans tous les sens du terme, l'un des morceaux les plus vibrants de cet album.

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Acheter Call Me Crazy (2008, MCA Nashville)

jeudi 12 février 2009

Golden Boots - Winter of Our Discotheque



Comme Calexico, les Golden Boots viennent de Tucson, Arizona. Contrairement à Calexico, les Golden Boots jouent une musique fraîche, inspirée et étonnante. La définition qu'ils en ont est maline : de l'alt-alt-country, soit une vision irrévérencieuse, foutraque et joyeuse de l'americana. Les fans de Blitzen Trapper apprécieront.

Golden Boots - Love Is In The Air (MP3)
Golden Boots - Easy Lie (MP3)

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Acheter The Winter Of Our Discotheque (2009, Park The Van Records)

mercredi 11 février 2009

Avant-première • Buddy & Julie Miller - Ellis County



Buddy & Julie Miller - Ellis County (MP3)

Sortie de Written in Chalk le 3 mars chez New West Records.
  1. Ellis County
  2. Don't Say Goodbye
    (with Patty Griffin)
  3. What You Gonna Do Leroy
    (with Robert Plant)
  4. Long Time
  5. One Part, Two Part
    (with Regina McCrary)
  6. Chalk
    (with Patty Griffin)
  7. Everytime We Say Goodbye
  8. Hush, Sorrow
    (with Regina McCrary)
  9. Memphis Jane
  10. June
  11. The Selfishness Of Man
    (with Emmylou Harris)

mercredi 4 février 2009

Avant-première • Justin Townes Earle - Mama's Eyes



Je suis assez idiot pour être passé à côté du premier album de Justin Townes Earle (trop occupé à écouter Taylor Swift dirons les mauvaises langues), The Good Life, sorti l'année dernière, mais j'ai bien l'intention de me rattraper en 2009. Midnight In The Movies sortira le 3 mars prochain sur Bloodshot et ce premier extrait m'a mis l'eau à la bouche.

Justin Townes Earle - Mama's Eyes (MP3)

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mardi 3 février 2009

Eric Brace & Peter Cooper - The Man Who Loves To Hate



Auteur l'année dernière d'un superbe album gorgé de pedal-steel (Mission Door, dont je promets de vous parler un jour), Peter Cooper nous revient déjà mais cette fois-ci accompagné d'Eric Brace, du groupe Last Train Home. Outre le fait qu'ils soient terriblement talentueux, les deux hommes partagent un point commun : un passé dans la critique musicale. Leur album, You Don't Have To Like Them Both, pourrait rapidement devenir l'un de mes préférés de ce début d'année. En attendant de me lancer dans une chronique, je vous proposer d'écouter ce titre écrit par Brace.

Eric Brace & Peter Cooper - The Man Who Loves To Hate (MP3)

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Acheter You Don't Have To Like Them Both (2009, Red Beet Records)

lundi 2 février 2009

Rodney Hayden -12 Ounce World

Ex-protégé de Richard Earl Keen, Rodney Hayden reprenait Tom Waits, Slaid Cleaves et Robbie Fulks sur ses premiers albums. Aujourd'hui le jeune Texan vole de ses propres ailes et nous livre un album entier d'originaux dont la prestance tutoie les grands.



Sur Last Plane To Tulsa et 12 Ounce World, il revisite le son de Bakersfield tel un apprenti Dwight Yoakam jeune et fringant. Sur le romantique Waltz With Me, c'est à George Jones qu'on est forcé de penser. Et pour le passage obligé de la tear-in-your-beer song, là-aussi Hayden s'en sort haut la main : Pour A Drink mérite sa place dans le jukebox de tous les honky-tonks du Texas.

Rodney Hayden - Huntsville (MP3)
Rodney Hayden - Lonesome, Heartbroke and Blue (MP3)

Et puis il y a 2 morceaux dingues de classe : Huntsville et Lonesome Heartbroke and Blue. Le premier défie Johnny Cash en personne et il est certain que cette rengaine fataliste aurait eu son petit effet devant le public de St-Quentin ou de Folsom. Le second est une lamentation sur fond de steel-guitar belle à vous filer des frissons, le genre de mélodie hantée capable, l'espace de quelques minutes, de réveiller le fantôme de Hank Williams.

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Acheter 12 Ounce World (2008, Palomino)