jeudi 1 octobre 2009

Bombadil - Tarpits and Canyonlands

Ce n'est pas sans une certaine dose de fierté que le blogueur sentimental que je suis expérimente de temps à autre le bonheur de voir un groupe éclos en ses pages prendre son envol vers des cimes insoupçonnées. Bombadil était un groupe prometteur mais brouillon quand, en juin 2007, je chroniquais leur premier EP sur la pochette duquel une malheureuse chenille rampait. 2 ans plus tard, c'est un majestueux ballon tirant un mystérieux personnage à deux têtes et flottant haut dans le ciel qui orne la couverture de Tarpits and Canyonlands, le 2ème album d'un groupe en plein possession de ses moyens.



Attention, Bombadil n'a pas perdu la fantaisie qui a toujours fait son charme. Tout ici est aussi imprévisible qu'à l'accoutumée : toujours basées sur leur inoxydable piano et une rythmique implacable, ces chansons nous emmènent là où elles veulent. Les voix s'unissent en sing-alongs frénétiques, les instruments (flûte, guitares, saxo, violons etc) se superposent, les mélodies se fraient un chemin pour mieux nous perdre. Prenons donc si vous le voulez bien l'inaugural I Am comme une profession de foi : la phrase "I am building you a pyramid" qui tourne en boucle est à prendre comme l'aveu d'un groupe en constante (dé)construction. Des bâtisseurs de chansons épiques, douces et cruelles, voilà ce que sont les Bombadil!

La preuve sur un Kuala Lumpur qui déroute, impressionne, enchante sur un entrelacs de voix et de clappements de mains, un Oto The Bear qui plie sous le poids des instruments mais ne rompt pas, un Honeymoon en forme de crescendo incontrôlable.

Bombadil - Honeymoon (MP3)

Un splendide écran de fumée pour cacher à demi le fond d'un album résolument sombre. Ainsi sous ses dehors de comptine hystérique, Sad Birthday sent la déprime à tous les étages. So Many Ways To Die - là encore tout est dans le titre - traite du deuil avec plus de retenue mais les superbes parties vocales sont empreintes d'une douleur manifeste. Une trame au piano nous conduit sur les pas de Matthew dont on devine rapidement le destin funeste.

Bombadil - So Many Ways To Die (MP3)

Etonnante également, de la part de 4 jeunes célibataires, cette réflexion sur le mariage qui court sur tout le disque, de la mise en garde sur Honeymoon ("what lies behind that honeymoon") à l'échec sur Marriage ("I thought you knew/this was marriage") en passant par l'espoir sur Kate and Kelsey ("kate and kelsey/we will marry you").

Autrement dit, Bombadil gagne en profondeur sans perdre en efficacité : ce n'est pas la moindre des réussites de ce magnifique Tarpits and Canyonlands.

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Acheter Tarpits and Canyonlands (2009, Ramseur Records)

6 commentaires:

Erwan a dit…

J'avais beaucoup aimé leur premier album, pas encore mis la main sur celui-ci.
Le groupe vient d'enregistrer une Daytrotter Session: http://minu.me/14jk

Thanu a dit…

Oui c'est vrai j'ai vu ça! c'est un gage de qualité forcément..
sinon pour cet album, tu peux y aller les yeux fermés, c'est une petite merveille.

Unknown a dit…

Mais y'a du Cat Stevens dans l'air, c'est sympa, merci !

Thanu a dit…

ah ouais? j'avais pas pensé à ça mais pourquoi pas..

Anonyme a dit…

hello
just saying hi
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cheers!
adriana.
________
.el camaleon

Paco a dit…

Une petite merveille?
je le découvre et ça m'a tout l'air d'être un petit bonheur en tout cas!