mardi 24 juin 2008

Acoustic In Paris - The Last Shows!


Acoustic In Paris clôture une longue et belle série de concerts avec deux légendes folk habituées des rendez-vous organisés par Hervé Oudet. En effet, Eric Andersen et Iain Matthews se partageront la scène de la Pomme d'Eve les mardi 1er et mercredi 2 juillet. Le songwriter néerlandais Ad Venderveen complète l'affiche de deux soirées qui promettent d'être riches en émotions. Bravo à Hervé pour son travail passionné au service de la musique acoustique (jetez plutôt un coup d'oeil à son tableau de chasse) et souhaitons-lui bonne route!

Iain Matthews - Desert Inn (MP3) [sur If You Saw Thro’ My Eyes (1971)]
Eric Andersen - Just A Little Something (MP3) [sur More Hits From Tin Can Alley (1968)]

mercredi 18 juin 2008

Sur la toile...


Cela fait toujours bizarre de voir des noms tels que Julie Roberts ou Ashton Shepard cités dans les colonnes de Pitchfork mais reconnaissons que, régulièrement, on est agréablement surpris et c'est souvent sous la plume de Stephen M. Deusner (qui avait eu le bon goût de placer Miranda Lambert dans son top 10 de 2007). Dans la rubrique Through The Cracks, Mr Deusner revient sur les sorties country dignes d'intérêt de ces derniers mois. Outre Men & Mascara, le remarquable album de Julie Roberts (quand même sorti en 2006, et classé 21ème meilleur disque de cette année-là par le blog que vous lisez), est fait mention de l'album d'Alan Jackson produit par Alison Krauss, du regretté Porter Wagoner qui sortait l'année dernière le beau Wagonmaster, et des sympathiques Bluegrass Sessions de Merle Haggard. Pas vraiment un tour d'horizon exhaustif de l'actualité country mais un bel effort que l'on espère voir se reproduire de la part de l'influent webzine américain - qui un peu plus loin nous gratifie d'une interview d'Emmylou Harris, à l'occasion de la sortie de All I Intented To Be.

Julie Roberts - Mama Don't Cry (MP3)
Merle Haggard - Holding Things Together (MP3)

A tout ceux qui s'intéressent un peu au genre je conseille d'aller surveiller la liste en cours actuellement sur le blog Country Universe qui classe les 100 Greatest Women de la musique country. La sélection s'équilibre tant bien que mal entre divas country-pop et artistes plus pointues. Plus que 12 marches avant la grande gagnante et nul doute que les noms d'Emmylou Harris, Dolly Parton, Patsy Cline, et Loretta Lynn devraient pointer le bout de leur nez, mais dans quel ordre? J'espère juste que Kitty Wells ne sera pas oubliée.

Kitty Wells - Paying For That Back Street Affair (MP3)

Un autre compte à rebours est en train de s'achever, cette fois-ci sur l'excellentissime blog Setting The Woods On Fire. Les lecteurs ont été invités à voter pour leurs 60 artistes country préférés. La liste est là sans aucune faute de goût et dépasse quelque peu les limites strictes du genre. Ne reste que les deux premières places à être dévoilée et selon toute vraisemblance ça devrait se jouer entre Hank Williams et Johnny Cash.

Hank Williams - Setting The Woods On Fire (MP3)

mardi 17 juin 2008

Michael Holland - Simple Truths And Pleasures

Il y aurait beaucoup à écrire pour venger l'anonymat dans lequel Jennyanykind, le groupe des jumeaux Holland, traversa les années 90 et le début de cette décennie. Depuis le split du groupe, Michael Holland s'est progressivement éloigné du rock psychédélique qui, pour faire court, faisait la marque de Jennyanykind. La faute à la découverte de la Harry Smith Anthology of American Folk Music qui changea profondément sa vision des choses. Bootlegger's Dreams fut donc en 2003 la première étape d'un processus de retour aux sources de la musique des Appalaches. Conçu alors comme un cadeau de mariage à sa femme, l'album séduisait en tissant des motifs lancinants autour d'un folk encore fortement impregné de psychédélisme. C'est sur une trame franchement bluegrass que se dessinait 2 ans plus tard le sublime Tomorrow American Treasures, plaçant définitivement Holland dans le clan des songwriters de grande classe.

Sorti au début de l'année, Simple Truths And Pleasures est le plus traditionnel de ses efforts solo. Les 14 morceaux ici présents agissent comme autant d'incarnations du Sud intemporel, Holland se plaisant à manipuler les mythes de Lesley Riddle - compagnon de route méconnu de la Carter Family -, du duo de hors-la-loi Bill Payne et Wash Turner ou encore du célèbre fugitif et terroriste chrétien Eric Rudolph. Servies par les talents du groupe bluegrass Big Fat Cap, ces chansons naviguant aux frontières de la country, du folk et du gospel passent du romantisme (How Long Will She Make Me Wait?, I Was Born To Love Her) au contemplatif (Starry Nights, A Life Of Ease) avec la même aisance mélodique. La signature vocale du chanteur finit de faire de cet album un véritable bijou old-time qui tient toutes les promesses de son titre.
[Chronique également publiée sur VoxPopMag]

Michael Holland - Life Of Ease (MP3)
Michael Holland - Bill Payne And Wash Turner (MP3)


Acheter Simple Truths And Pleasures (2008, Moll)

mardi 10 juin 2008

The Chapin Sisters - Lake Bottom LP

Leurs harmonies vous enchanteront, vous tomberez sous le charme de leurs mélodies en apesanteur, mais attention, leurs textes pourraient bien vous glacer le sang! Ce sont les Chapin Sisters, 3 soeurs donc, deux d'entre elles ayant pour père le chanteur folk pour enfants Tom Chapin et la 3ème étant la fille du cinéaste d'épouvante Wes Craven... Un premier indice du caractère volontiers macabre de l'entreprise avant une pochette, gothique à souhait, qui plante le décor quelque part entre The Virgin Suicides et May.

Leur premier album, Lake Bottom LP, baigne dans une mare de tristesse et désespoir où seuls le suicide, le meurtre ou la souffrance semblent apporter une réponse. Ces émotions borderline, les soeurs Chapin les traduisent dans des paroles tour à tour morbides, acerbes et désenchantées. Les choeurs hantés de Kill Me Now offrent l'écrin parfait à cette sinistre supplique : "You've ruined my life/don't defend it, no, no/Just go get a a knife/and please end it woah oh". Plus loin on est subjugué par la beauté de Drop Me avant d'en découvrir les mots meurtris : "Play me like the fool/Treat me mean and cruel/I wanna be schooled in your love". Cruelles sur Don't Love You ou sarcastiques sur Girlfriend, les soeurs Chapin ne manquent décidément pas de franchise à l'égard de la gent masculine. Moins sensationnels, Hey, Can't We Please, ou Shady River touchent tout autant de la part d'un trio qui ne cesse de nous rappeler au bon souvenir des groupes vocaux des années 70 comme Crosby, Stills, Nash & Young ou même actuels - on pense notamment aux Moore Brothers, autre fratrie unie sous le signe des harmonies célestes, signés sur le même label, et dont les Chapin Sisters pourraient être l'équivalent féminin. Quoiqu'il en soit, leur folk tragique et gracieux devrait en troubler plus d'un.
[Chronique également publiée sur VoxPopMag]

The Chapin Sisters
- Drop Me (MP3)
The Chapin Sisters - Kill Me Now (MP3)




Acheter Lake Bottom LP (2008, Plain Recordings)


vendredi 6 juin 2008

Chatham County Line - IV


Dave Wilson et sa bande sont de retour deux ans après le très réussi Speed Of The Whippoorwill. Le logiquement nommé IV place une fois de plus Chatham County Line à part dans la mouvance des groupes old-time. La virtuosité n'est pas ce qui les préoccupe en premier et c'est tant mieux. L'accent est surtout mis sur les mélodies, tour à tour accrocheuses ou mélancoliques, et les harmonies vocales, toujours superbes. Chris Stamey (ex-dB's) est aux manettes, ce qui tendrait à expliquer à la fois le son plus peaufiné et au final un disque plus direct et efficace.

Chatham County Line - Birmingham Jail (MP3)
Chatham County Line - Country Boy/City Boy (MP3)


Acheter IV (2008, Yep Roc)


lundi 2 juin 2008

Bombadil - A Buzz, A Buzz

Plus que le même label, les Bombadil partagent avec les Avett Brothers cette même énergie communicative, une sincérité et une spontanéité désarmantes. Ce groupe de Caroline du Nord n'en est pas à son premier coup d'essai discographique puisque un EP sorti en 2006 avait déjà témoigné de tout leur potentiel. Une partie de leur formule, Daniel Michalak et Bryan Rahija, membres fondateurs du groupe, sont allés la chercher en Bolivie. De leur séjour ils ont ramené l'exotisme de leur folk foutraque qui se traduit par l'utilisation d'instruments du cru tels que le charango ou le zampona. Mais la palette sonique du groupe ne s'arrête pas là puisque trombone, banjo, glockenspiel, accordéon et autres instruments plus ou moins conventionnels se joignent au joyeux bordel organisé par la bande.

Si A Buzz, A Buzz repose avant tout sur l'énergie et la folie d'une poignée de morceaux géniaux, l'album s'offre des échappées douces et mélancoliques, ce qui finit de le rendre réussi et attachant. Julian Of Norwich, Cavaliers Har Hur ou encore Johnny sont des chansons qui tombent clairement dans le premier cas de figure. Euphorie et exubérance y prennent la forme de sing-along frénétiques et de ruptures de rythme efficaces, le tout sur fond de grand maëlstrom instrumental absolument jouissif. Des morceaux plus posés tels que Trip Out West, Three Saddest Words ou encore One Two Three se chargent d'apporter contraste et profondeur à ce brillant tableau. Puis le très beau Get To Gettin On et ses superbes harmonies closent l'album en laissant entrevoir pour Bombadil un avenir riche de possiblités.
[Chronique également publiée sur VoxPopMag]

Bombadil - Cavaliers Har Hur (MP3)
Bombadil - Three Saddest Words (MP3)


Acheter A Buzz, A Buzz (2008, Ramseur Records)