mercredi 12 décembre 2007

Nellie McKay - Obligatory Villagers


Après des tourments avec Columbia autour de la longueur de son précédent album (Pretty Little Head), et désormais libre de la pression d'une major, Nellie McKay nous revient avec un 3ème album, Obligatory Villagers, qui dépasse à peine les 30 minutes. Oui mais voilà, il s'agit de la demi-heure de musique la plus délicieusement baroque qu'il nous ait été donné d'entendre cette année. 9 petits morceaux sur lesquels la New-Yorkaise - qui peut fièrement s'enorgueillir d'avoir entièrement écrit, arrangé et orchestré ce bijou - fait s'entrechoquer avec malice jazz et pop, comédies musicales de Broadway et hip-hop. Accompagnée d'un véritable big-band, elle passe au peigne fin de son humour et de sa fausse candeur les ruminations politiques de la libérale qu'elle est. Sur Mother of Pearl, c'est aux féministes qu'elle s'en prend ("feminists don't have a sense of humor/they have a tumor on their funny bone") dans un hilarant exercice d'auto-dérision, numéro de piano-bar claquettes inclus. Les cuivres rutilants se font la part belle sur le parano Identity Theft tandis que Nellie nous gratifie de quelques passages rappés! Galleon nous fait entrer dans les coulisses animées d'un spectacle de Broadway ("saturday night in the men ensemble room/starting a fight in the men ensemble lair") : solo de saxophone vs solo de guitare, cette fille ne se refuse rien; l'auditeur jubile. Des effluves latinos s'échappent de Politan, morceau tragique et douloureux, preuve que Nellie McKay sait aussi nous faire pleurer quand elle veut. Il serait mal venu de parler de clou du spectacle dans un album qui recèle tant de moments forts, mais Testify emporte tout sur son passage dans une ferveur gospel qui devrait en convertir plus d'un. Ce qui nous conduit naturellement dans le Sud profond, où la malédiction du bayou, choeurs de mort-vivants à l'appui, nous condamne à danser la danse du Zombie. Mais vraiment, que ne ferait-on pas pour les beaux yeux de Nellie?

Nellie McKay - Identity Theft (MP3)
Nellie McKay - Testify (MP3)


Acheter Obligatory Villagers (2007, Hungry Mouse)

Cette chronique est aussi publiée sur VoxPopMag.

5 commentaires:

Will Krølben a dit…

Oui!!

C'est magique Nellie McKay!!
Je suis fan absolue depuis que j'ai entendu "The Dog Song"!!

Avec ces deux extraits extraordinaires (c'est vrai que Testify est trop bon) je vais m'empresser d'acheter le CD.

Waouh.

Thomas a dit…

Great post! I adore Nellie McKay.

Infrason a dit…

Je viens de tomber sur ce blog et je le trouve intéressant au plus haut point. Dans le sens surtout où c'est des types de musique auxquels je ne suis pas du tout familier.
Je serais ainsi incapable de définir le style de Nellie McKay: jazz? chansons à la Randy Newman? Le principal est que ça sonne bien.

Thanu a dit…

Randy Newman, j'y avais pas pensé mais c'est bien vu Infrason!

Anonyme a dit…

Ah oui, quel chanson ! Pourtant, c'est pas follement mon style. Ah mais oui, c'est quel style au fait hihi.